Édito par Fabrice Piault, rédacteur en chef adjoint

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Alors que vient d’être donné, à São Paulo, le coup d’envoi du Mondial de football, c’est une autre compétition que prépare, pour le 18 juin, le Syndicat national de l’édition. Dix élèves de CM2 concourront ce jour-là à la Comédie-Française, à Paris, pour la grande finale de la seconde édition des Petits Champions de la lecture. Plus on lit, moins on lit. Autrement dit : plus on lit à la volée, sur feuille volante ou sur écran, en marchant ou en dînant, voire - c’est d’actualité - en regardant un match de football, moins on lit de livres, au risque de carences majeures dans la construction du for intérieur et la formation individuelle. Et ce n’est pas le moindre mérite de l’opération des Petits Champions de la lecture, qui draine quelque 15 000 participants dans toute la France, que de redonner au livre une place centrale en stimulant le désir et le plaisir de lire dès le plus jeune âge.

Si le lancement, l’an dernier, d’une telle initiative par un syndicat professionnel a pu paraître à certains incongru ou passéiste, son succès immédiat et spectaculaire parmi les enseignants et les enfants démontre avec éclat que la relance de la lecture ne procède pas seulement des intérêts des professionnels du livre, mais d’abord d’attentes sociales profondes dans une période d’incertitudes. Souhaitons que celles-ci soient enfin reconnues par les médias audiovisuels, qui s’honoreraient à retransmettre un spectacle que les jeunes participants réussissent par leur engagement et leur passion à rendre aussi utile que réjouissant.

En réfléchissant aux nouveaux métiers et aux nouvelles compétences en jeu lors de leur congrès qui s’ouvre jeudi 19 juin à Paris, les bibliothécaires aussi veulent se donner les moyens de porter le livre au centre d’une société en renouvellement. Comme le rappelle Bertrand Calenge, dans le dossier que nous consacrons cette semaine au congrès de l’ABF, "le cœur de métier reste la gestion et la médiation des collections". Mais la profession ne peut aujourd’hui donner toute sa mesure que si elle est complétée par les apports de responsables d’action culturelle, de curateurs de données, de ludothécaires ou encore de médiateurs familiaux.

13.06 2014

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