Le livre induit de 31200 à 55700 emplois en Île-de-France

© Olivier Dion

Le livre induit de 31200 à 55700 emplois en Île-de-France

D'après une enquête réalisée par l'IAU, l'Insee et le Motif, la région concentre 22 % des effectifs du secteur à l'échelle nationale.

Par Catherine Andreucci
avec ca Créé le 15.10.2013 à 00h30 ,
Mis à jour le 29.11.2013 à 17h45

En île-de-France, le secteur du livre représente 31 200 emplois, dont 43% dans l'édition, 38% dans l'imprimerie, 12% dans la librairie et 7% dans la reliure, révèle une étude réalisée par l'Institut d'aménagement et d'urbanisme (IAU) de la région, l'Insee et le Motif, observatoire du livre et de l'écrit en île-de-France, présentée le 22 mars au Salon du livre de Paris. La région concentre 28% des effectifs nationaux, ce qui en fait la première en termes d'emploi dans le livre, loin devant Rhône-Alpes (8%).

L'enquête concerne les emplois de l'édition, de la fabrication et de la commercialisation de livres, mais ne prend pas en compte les auteurs, illustrateurs et traducteurs, ni les bibliothèques et les manifestations littéraires. Selon cette «évaluation a minima» réalisée pour l'étude, le livre représente 0,6% de l'emploi dans la région. Mais en incluant d'autres professions liées au livre, comme le graphisme, par exemple, on parvient au chiffre de 55 700 emplois. Soit «autour de 1% de l'emploi en île-de-France, ce qui n'est pas anecdotique», estime Serge Guérin, président du Motif et conseiller régional (Europe Ecologie - Les Verts). Selon l'IAU, le nombre d'emplois dans le livre en île-de-France est à peu près équivalent à celui de l'industrie pharmaceutique.

Dans l'édition, l'île-de-France concentre 80% des emplois, dont les deux tiers sont occupés par des femmes jeunes et diplômées. 46% des salariés sont des cadres. Le salaire horaire net est de 19 euros. En librairie aussi, la majorité des actifs sont des femmes (55%), mais le salaire horaire moyen est de 10,70 euros. Dans l'imprimerie, les employés sont «majoritairement des hommes, peu qualifiés et plus âgés qu'en moyenne, tous secteurs confondus».

Si 35% de l'emploi salarié dans le secteur du livre se trouve dans des structures de plus de 100 salariés, l'île-de-France abrite un grand nombre d'entreprises de petite taille. «6 établissements du livre sur 10 n'emploient aucun salarié, et un tiers entre un et neuf salariés», lit-on dans l'étude. De plus, les indépendants représentent 14% des emplois, soit deux fois plus que pour l'économie francilienne en général. Parmi eux, 53% travaillent dans l'édition.

En librairie, 98% des magasins comptent moins de 20 salariés. Près de la moitié d'entre eux (48%) n'en ont aucun. 45% des librairies ont entre un et neuf salariés. Et entre 2004 et 2009, le nombre moyen de salariés par librairie a reculé de 3,4 à 2,9.

En 5 ans, entre 2004 et 2009, le secteur du livre dans son ensemble a perdu, dans la région, 22% de ses salariés, reflétant ainsi une tendance générale. «C'est dans l'imprimerie et la reliure que la situation se dégrade le plus», précise l'étude. Dans l'édition, le nombre d'établissements a baissé de 1,8% et le nombre de salariés de 15%. «Parallèlement, le nombre de structures sans salariés augmente (+6,2%) entre 2004 et 2009).» Le nombre de librairies s'est, lui, accru de 17% en 5 ans, alors que l'emploi en librairie a reculé de 1,2%. «Le statut d'auto-entrepreneur, mis en place en janvier 2009, semble stimuler la création de librairies de moins de dix salariés», observe l'étude.

Cette étude va servir d'argumentaire auprès de l'exécutif régional «afin d'adapter les dispositifs d'aides économiques existants à ces indépendants et aux toutes petites entreprises, explique Serge Guérin. Car actuellement, le seuil des aides économiques et financières est de 250 salariés

L'étude est disponible sur les sites du Motif et de l'IAU

15.10 2013

Les dernières
actualités