20 août > roman France

La lumière du Sud-Ouest est bénéfique à Eric Holder. On l’a déjà vérifié dans De loin on dirait une île (Le Dilettante, 2008) comme dans Bella ciao (Seuil, 2009, repris chez Points). C’est à nouveau là que se déroule l’action de son dernier roman, La saison des Bijoux, le premier depuis six ans.

Holder nous entraîne au bord de l’Atlantique, au marché de Carri. Après avoir vécu quinze ans dans la région de Lyon, Bruno et Jeanne débarquent à Dardagne, à bord de leur Iveco Daily blanc. Les deux marchands ambulants qui proposent des bijoux fantaisie, dont bagues et shamballas, sont des "amoureux de plein air et de vent". Le couple est accompagné de leur fils de 11 ans, Alexis, et de leur ami Virgile, un serviteur de métier, retraité depuis peu, après avoir été au service d’une fameuse chanteuse.

Sur place, alors qu’ils cherchent à déballer la marchandise et à installer leur stand, l’accueil se révèle désagréable, et même brutal. Les voilà d’emblée confrontés à celui qui a de longue date la mainmise sur les lieux, Patrick Forgeaud, le bistrotier, ou "buvetier" comme l’écrit Holder. C’est un ancien représentant en pineau et vin blanc qui a 53 ans dont trente de marché. L’odieux Forgeaud a d’emblée des vues sur Jeanne, pulpeuse brune d’un mètre soixante-dix-sept qui ne peut pas laisser les hommes insensibles avec sa beauté et ses formes.

Attention, car le gaillard, "épais comme un alligator", est de ceux qui aiment "niquer" les autres, les "bananer". Il n’hésite pas à proposer à Jeanne de faire d’elle la reine du marché, de la combler de richesses. L’auteur de Nouvelles du Nord (Le Dilettante, 1984) et de Mademoiselle Chambon (Flammarion, 1996, repris chez J’ai lu) alterne les moments de violence et d’allégresse, dessinant avec une pareille réussite chacun de ses personnages. Al. F.

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