Prêter des livres numériques en bibliothèque selon des modalités satisfaisantes pour toutes les parties concernées : cette question épineuse agite fortement les acteurs du livre depuis de longs mois un peu partout dans le monde. Le 6 décembre, la Fédération des éditeurs européens organisait à Paris, avec la Fédération des associations européennes d’écrivains, son deuxième séminaire consacré au sujet, auquel assistaient une cinquantaine de représentants d’éditeurs, auteurs et libraires de plusieurs pays d’Europe. L’occasion de faire le point sur les expériences menées actuellement, même si la diversité des situations rend difficilement transposables des modèles qui semblent faire leurs preuves à l’échelle d’un pays. Ainsi, la Norvège teste actuellement un système dans lequel les bibliothèques achètent les livres numériques auprès d’un opérateur unique (géré par les pouvoirs publics) dans le cadre de licences aux modalités similaires à celles en vigueur pour le livre imprimé. Un dispositif dont les libraires sont absents sans que cela pose problème, ces derniers n’étant pas impliqués dans le marché des bibliothèques. La Finlande et les Pays-Bas, où les bibliothèques ont une forte tradition de travail en réseau, expérimentent aussi des systèmes de plateformes nationales. En France, le projet PNB (prêt numérique en bibliothèque) pourrait être opérationnel courant 2014. Paradoxalement, les bibliothèques, au cœur du sujet, n’avaient qu’un seul représentant dans l’assistance, Klaus-Peter Böttger, président d’Eblida (European Bureau of Library Information and Documentation Associations) : « Les bibliothèques sont prêtes à payer et souhaitent que les auteurs soient rémunérés justement », a-t-il déclaré, sans parvenir à convaincre une assistance manifestement sur la défensive. Véronique Heurtematte