Placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Paris le 18 mars dernier, la maison d'édition Jacob-Duvernet mettra la clé sous la porte fin avril, faute de repreneurs, a indiqué jeudi à l'AFP son PDG Luc Jacob-Duvernet.
"La liquidation judiciaire sera prononcée le 24 avril", a-t-il précisé. "Nous avons vendu 23 000 livres l’an dernier, contre 150 000 en moyenne les années précédentes. Nous avions toujours au moins un titre fort, qui nous a manqué cette fois", expliquait-t-il à Livres Hebdo le 14 mars, quand la société s'est déclarée en cessation de paiement.
Croulant sous les dettes, cette petite maison d'édition indépendante, qui emploie aujourd'hui quatre personnes, avait été fondée en 1992 par Luc Jacob-Duvernet.
Plusieurs de ses publications ont suscité des polémiques comme Rose Mafia de Gérard Dalongeville, Mon père, ce tortionnaire de Bernard de Souzy ou en décembre dernier Le Front national des villes et le Front national des champs d'Octave Nitkowski, jeune blogueur de 17 ans qui révélait notamment l'homosexualité de deux cadres du FN, Bruno Bilde et Steeve Briois, devenu fin mars maire d'Hénin-Beaumont. Ce dernier ouvrage avait été interdit en référé puis autorisé sous condition en appel, en décembre dernier. Le livre avait été réimprimé avec des modifications.
En 2011 (dernier bilan publié), l'éditeur affichait un chiffre d'affaires de 1,4 million d’euros de chiffre d’affaires. Elle publie essentiellement dans les secteurs du sport et de la politique.
Une trentaine de titres devaient paraître d'ici le début de l'été, parmi lesquels des biographies de Nelson Mandela, Michelle Obama, Angela Merkel, Bruno Le Maire, Vladimir Poutine mais aussi plusieurs ouvrages sur le cyclisme et l'autobiographie de Jean-Marie Le Pen.
Comme nous l'indiquions il y a un mois, l’autre société créée par Luc Jacob-Duvernet, SFG Net, qui édite des sites Internet, n’est pas concernée par cette mise en cessation de paiement.