Dans un contexte de baisse du marché en volume de ventes, les éditions Leduc se distinguent par leur stratégie consistant à publier « moins mais mieux » tout en allant davantage à la rencontre des libraires.
Depuis 2017, Leduc, dont le rachat par Albin Michel a été effectif en 2019, a pris un virage stratégique en réduisant volontairement sa production de nouveautés. « Nous avons préféré nous concentrer sur un nombre plus restreint de titres afin de leur donner toute l'attention nécessaire », explique Pierre-Benoît de Veron, directeur général de Leduc. Cette approche permet un accompagnement sur mesure des ouvrages et une implication plus forte des équipes, qui ont été renforcées pour assurer ce suivi approfondi.
À la rencontre des libraires
Le succès de Lucinda Riley illustre parfaitement cette stratégie. Découverte et accompagnée par Charleston depuis 2015, l'autrice irlandaise a progressivement conquis les lecteurs français grâce à un soutien croissant des libraires. « Le véritable déclic a eu lieu en 2019, lorsque les libraires indépendants sont devenus nos premiers partenaires », raconte Pierre-Benoît de Veron. Une dynamique amplifiée par le passage de ses romans au Livre de Poche en 2020, qui a propulsé les ventes jusqu’à 1,3 million d'exemplaires en 2024. Selon son éditeur, l’autrice aujourd’hui décédée a été la romancière la plus vendue en France l’an dernier.
Faire l’évènement
La maison mise également sur un ancrage fort dans le réseau des librairies. Avec 472 événements organisés en 2024, Leduc démontre une volonté réelle d'échanger directement avec ses partenaires et son lectorat. « Nos libraires sont nos meilleurs ambassadeurs. Nous allons à leur rencontre en permanence, que ce soit lors de déjeuners, de dîners ou d'événements en magasin », souligne le dirigeant.
Baisse de production et augmentation du chiffre d’affaires
Face à un marché en mutation, Leduc adopte une approche agile, adaptant sa production aux tendances. « Nous avons réduit nos publications en santé et bien-être, un segment plus compliqué aujourd'hui, et nous avons renforcé notre offre en littérature, où nous sommes de plus en plus performants », précise Karine Bailly de Robien, également directrice générale. Cette sélectivité accrue se traduit par un résultat éloquent : une baisse de 10 % du nombre de publications depuis 2017, accompagnée d'un doublement du chiffre d'affaires.
Désormais, Leduc entend capitaliser sur cette dynamique pour poursuivre son développement. « Nous continuons de rechercher des pépites, en France et à l'étranger. Nous avons gagné la confiance des agents littéraires, qui nous sollicitent aujourd'hui pour leurs plus grands enjeux », affirme la dirigeante. L'éditeur souhaite ainsi continuer à faire rayonner ses auteurs, en s'appuyant sur un modèle où qualité et implication sont les maîtres-mots.