Il fait suite à l'inquiétude des auteurs de BD qui ont vu leur rémunération plonger et se sont mobilisés avec l'ensemble de la filière, notamment aux travers d'Etats généraux du secteur.
Réalisé en collaboration avec Laurence Cassegrain, directrice de projet à la DGMIC-Service du Livre et de la Lecture, le rapport de 162 pages se compose de 54 propositions (à télécharger ci-contre) qui s’articulent autour de 7 axes majeurs :
1. Renforcer la reconnaissance institutionnelle et symbolique du 9e art.
Afin de mieux structrer la recherche académique, le rapport propose la création d'une école nationale de la bande dessinée à partir du savoir-faire capitalisé à l’École Européenne Supérieure de I'Image d’Angoulême-Poitiers. De plus l'année 2020 pourrait être estampillée "année de la bande dessinée" pour "reconnaître ces avancées et les ancrer dans le tissu institutionnel".
2. Améliorer la situation des auteurs dans un esprit de responsabilité collective
Le rapport évoque les "contraintes du métier d’auteur de bande dessinée" avec la question des modalités de leur régime social, de la formation initiale mais aussi le fait de mieux intégrer les auteurs de bande dessinée dans la politique des arts visuels du ministère de la culture pour les aspects économiques, sociaux et juridiques. Il proprose aussi de mobiliser les collectivités territoriales pour créer des écosystèmes favorables aux auteurs.
3. Développer la diffusion, la visibilité de la bande dessinée en favorisat le pluralisme
IL s'agit de renforcer la mise en réseau des lieux accueillant des expositions et produisant des activités liées au 9e art, et d’assurer la professionnalisation des bibliothécaires, des libraires. En outre, les éditeurs alternatifs et indépendants méritent " une attention particulière compte tenu des difficultés de diffusion et de visibilité qu'ils rencontrent ".
4. Initier une politique volontariste d'éducation artistique et culturelle
Le rapport propose d'inscire "de manière structurelle" le 9e art dans les dispositifs du ministère de l’Éducation nationale : créer des établissements scolaires à option BD, thématiser des internats d’excellence bande dessinée et renforcer la formation et la certification des enseignants.
5. Assurer un plus fort rayonnement de la bande dessinée française dans le monde.
Afin d'exploiter le potentiel de la BD sur le marché des droits notamment cinéma ou jeux vidéos, le rapport préconise de mettre en place "de nouveaux modes d’action dans des territoires d’expérimentation afin de promouvoir une spécificité française." Cette proposition 41, évoque, à l’instar de stratégies de soft power multidisciplinaires et portées par des pays tels que le Japon (le programme "Cool Japan"), un croisement de trois secteurs d’excellence française - la bande dessinée, le film d’animation et les jeux vidéo - de manière à promouvoir une production spécifiquement française.Ces expérimentations, pilotée par l'Institut français, pourraient concerner l’Espagne, l’Italie, l’Inde, Los Angeles, et Taiwan.
6. Mettre en œuvre une politique nationale du patrimoine de la bande dessinée
Cet axe aborde la question des archives et des fonds d’auteurs qui nécessite ainsi une politique globale. Il propose un renforcement des compétences de la Cité internationale de la bande dessinée et la création d’un lieu d’expositions et d’activités autour du patrimoine du 9e art à Paris.
7. Instituer une nouvelle organisation ministérielle
La politique en faveur du 9e art doit mobiliser trois directions générales : la direction générale des médias et industries culturelles (DGMIC), qui pourrait poursuivre le pilotage de cette politique, avec un renforcement de l’implication de la direction générale de la création artistique (DGCA) pour intégrer la bande dessinée dans une politique des arts visuels plus ouverte, et la direction générale du patrimoine (DGPAT) pour mieux prendre en compte les enjeux patrimoniaux.