Dans sa lettre, la SGDL rappelle que 41% des auteurs "professionnels" (environ 8000 personnes) gagnent moins que le Smic, selon une étude réalisée pour le ministère de la Culture et de la Communication et le Centre national du livre.
L'organisation des auteurs fait valoir auprès des candidats six impératifs qu'elle juge essentiels pour les auteurs:
- "revoir le partage de la valeur du livre. Les pourcentages de droits d’auteur ne cessent de baisser alors que les coûts de fabrication se sont considérablement réduits. Il serait légitime que tous les auteurs perçoivent, avant toute négociation individuelle, une rémunération minimum garantie de 10% du prix du livre papier et de 20% pour un livre numérique."
- "obtenir enfin une véritable transparence dans les relevés de comptes adressés à l’auteur, comme le permettent les systèmes d’information du XXIe siècle, et un accès direct des auteurs à tout ce qui concerne la vie de leur œuvre, à commencer par les chiffres de vente."
- "permettre aux auteurs d’être sereinement rémunérés lorsqu’ils sont invités à participer à des salons ou à s’exprimer en public. Il est impératif de revoir la circulaire sur les revenus des auteurs qui empêche la plupart d’entre eux d’être rémunérés en droits d’auteurs quand ils interviennent en tant qu’auteurs."
- "trouver d’autres sources de financement pour la retraite obligatoire des auteurs. Ce financement ne peut pas continuer à reposer sur une hausse systématique des cotisations des auteurs dont les revenus sont déjà irréguliers et fragiles. La perspective d’une légitime retraite ne doit pas avoir pour conséquence immédiate d’accentuer la précarisation des auteurs. Il est urgent que les auteurs puissent enfin se faire entendre du ministère des Affaires Sociales."
- "traiter véritablement la question du livre d’occasion qui a pris une part importante et grandissante dans l’économie du livre et sur lequel les auteurs, comme les éditeurs, ne perçoivent aucune rémunération, contrairement à l’Etat qui prélève de la TVA."
- "consolider les piliers du secteur du livre. Maintenir un droit d’auteur et un droit des auteurs forts, en France comme en Europe; ne souffrir aucune dérogation au principe du prix unique du livre (réglementer les ventes soldées); préserver les institutions publiques du livre dans leurs missions et leurs moyens (ministère de la Culture, Centre national du livre et structures régionales pour le livre)."