La narratrice du premier roman de la journaliste Sylvie Tanette a quitté le Marseille de son enfance, celui des quartiers nord, pour s'installer au bord de la Manche. Lorsque l'institutrice de Téo, son fils de 8 ans, lui demande de remplir un arbre généalogique, la voici qui replonge vers ses origines. Lesquelles passent d'abord par Tornavalo, "un peu après Bari, dans les Pouilles". Un village à l'extrême nord de l'Italie qui domine la mer, où on cultive des oliviers, où on élève des brebis et où on lutte contre les ronces.

C'est là que ses arrière-grands-parents se sont rencontrés au début du siècle dernier. Son arrière-grand-mère, Amalia Albanesi, était la benjamine d'une famille de propriétaires terriens, seule fille après cinq garçons. Son arrière-grand-père, lui, se nommait Stepan Iscenderini. Beau blond aux yeux d'un vert délavé, il venait de Turquie et avait, dit-on, traversé la mer Noire à la nage !

Le couple allait commencer par avoir deux garçons. Avant de les laisser en plan pour filer en direction de l'Egypte à l'instigation de madame. C'est à Alexandrie, en 1917, qu'allait naître leur fille Luna. Avant que la pugnace Amalia ne reparte vers Bari avec son bébé et s'y prétende veuve... Classique et enlevé, le coup d'essai de Sylvie Tanette tente de dénouer les fils d'une lignée de femmes prêtes à toutes les aventures.