Le 15 juin est paru au Danemark le livre-enquête de Toeger Seidenfaden (rédacteur en chef du journal Politiken) et Rune Engelbreth Larsen (historien et sociologue). Karikatur-krisen, en undersøgelse af baggrund og ansvar (La crise de la caricature – historique et responsabilités). 4000 documents analysés pour déterminer des coupables. La crise avait pris une ampleur internationale. En disculpant les Imams et en accusant le Premier ministre danois (notamment de manipulation de l’opinion publique), les auteurs prennent un parti pris qui aurait dû leur assurer une visibilité certaine dans les médias danois. Le débat fut plus modeste que prévu. De droite comme de gauche, les critiques locales s’accordent pour le trouver trop polémique.

Mais le débat est peut-être ailleurs. Dans son blog, La république des livres (http://passouline.blog.lemonde.fr/livres/), Pierre Assouline, en date du 20 juin, cite l’éditeur Christian Bourgois qui lance sa collection « Titres » avec le Mahomet de Voltaire. « J’avais été indigné par l’asthénie des intellectuels au moment de l’affaire des caricatures du prophète, exaspéré par leur indifférence et leur paresse, m'a-t-il répondu. Cette histoire avait eu un grand retentissement médiatique mais elle n’abordait pas le fond du problème. Ce qui n’est pas le cas avec Voltaire. Et pourtant, silence radio avec cette publication de son Mahomet. Les grandes plumes sont muettes. Tant de pusillanimité me déçoit sans me surprendre. »