7 FÉVRIER - ROMAN Suède

Ellen Mattson- Photo CATO LEIN/MERCURE DE FRANCE

En mars 1822, un lendemain de tempête, un journalier du nom de Lauritz Bark découvre le cadavre d'un homme échoué sur le rivage d'une pointe de la paroisse de Tang, dans le sud du Bohuslän. L'inconnu porte une pelisse de fourrure et des bottes noires. Le pêcheur ne résiste pas à la tentation de lui soutirer sa bourse. Sur le corps, il découvre aussi un médaillon d'étain doré comme en portent les jeunes filles, contenant une boucle de cheveux bruns entourée d'un fil de soie.

Le défunt sera identifié par une cavalière au visage d'une singulière pâleur. Laquelle reconnaît Frank, son beau-père. Nous voici alors ramenés quelques années plus tôt. Lorsque la cavalière, qui se prénomme Tora, venait de perdre sa mère, morte en couches. La fillette subissait là un deuxième deuil. Elle n'avait pas oublié son père disparu, le capitaine Peder Torson, qui n'était autorisé à prendre la mer "qu'à la condition expresse de revenir avec un cadeau, voire deux - au moins - en cas de long voyage". Un père qui, au retour d'un périple ayant duré un été entier, lui avait offert un médaillon d'or. Un père qui avait hélas fini par ne plus rentrer de ses expéditions sur l'eau, victime d'une tempête au large de la Norvège.

Au domaine, sa place avait bientôt été prise par un étranger nommé Erland Frank. Celui-ci fut chargé de la gestion des affaires de la ferme. Puis il épousa bientôt la mère de Tora et expédia sa belle-fille dans un presbytère afin de lui apprendre à tenir une maison...

D'Ellen Mattson, conteuse qui orchestre de main de maître cette histoire à la fois tragique et lumineuse, on sait peu de choses. Sinon qu'elle a vu le jour en 1962, et qu'elle a déjà écrit sept romans remarqués en Suède. Dernier titre de la belle collection "Bibliothèque étrangère" de Marie-Pierre Bay au Mercure de France, Le rivage de la joie ne manque ni de souffle ni de mystère.

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