Subprimes, SocGen, krach , les sept plaies de l’apocalypse sont en train de nous tomber dessus pendant que les experts continuent à nous susurrer : confiance, confiance ! Etrange mais je n’entends que la première syllabe de leur con-seil. Décidément les économistes sont des cons ! Et je mets dans le même sac Jean-Pierre Gaillard, les profs de fac, les Attali, ministres et consorts sans oublier mes ex-confrères spécialisés dans une matière qu’ils maîtrisent bien mal plus soucieux d’écrire pour leurs sources que pour leurs lecteurs. Comme disait Clemenceau « La guerre est une chose trop sérieuse pour être confiée à des militaires », mieux vaudrait ajouter aujourd’hui: l’économie est trop importante pour être laissée aux économistes. Le 3 septembre dernier de passage à Chicago, ville qui a inventé l’ultralibéralisme autour de son pape Milton Friedman, je me demandais, ici, d’un point d’interrogation modeste : « Les économistes sont des cons ? » L’interrogation n’est plus de mise. Regardez l’histoire des « subprailleme ». D’abord il a fallu aux experts un certain temps pour identifier la crise qu’une fois de plus ils n’avaient pas vu venir. Pire que la météo ces mecs. Il en a fallu encore plus aux journalistes pour expliquer ce que ces subprime étaient, à tel point qu’ils n’ont toujours pas traduit le mot en français. Vous avez compris, vous, ce que c’est qu’une subprime ? Les banquiers français, mains en l’air comme dans un hold-up, nous assurent, plein de candeur : Même pas nous ! Quant aux politiques, ils commandent des rapports pour savoir ce qui se passe sur que la France échappera au krach comme au nuage de Tchernobyl! Prêter à des pauvres, les cons ! C’est pourtant simple pour le quidam : des banques ont prêté de l’argent à des gens, souvent pauvres, pour acheter des maisons, sans leur préciser que le pourcentage de remboursement pouvait augmenter de façon brutale. Résultat, comme au moment des Raisins de la colère les pauvres se retrouvent ruinés et sans maisons. Prêter à des pauvres aussi !!! Mais oui, mais c’est bien sûr, on a besoin de l’argent des pauvres (bien plus nombreux que les riches et bien plus cons) pour acheter des actions, les revendre, soutenir des rachats d’entreprise, le dernier chic du travail de banquier, plutôt que de gratouiller quelques cents sur les comptes des pauvres ! Pouvoir d’achat, j’rigole . Le Président élu devait être le président du pouvoir d’achat mais, voyez-vous ça, à peine installé à l’Elysée, il fait une découverte incroyable : les caisses sont vides. L’Europe le disait, les candidats le disaient, lui aussi, mais un moment d’inattention sans doute… Pourquoi parle-t-on du pouvoir d’achat ? Parce que ceux qui travaillent n’ont pas été augmentés depuis longtemps ? Sans doute. Leurs heures supplémentaires ne seront plus fiscalisées. Super pour les caisses de l’Etat ! Mais les prix ? L’INSEE parle d’une augmentation des prix de l’ordre de 2% cette année. Alors là, j’rigole. Parce que voyez-vous mon caddie du lundi est passé de 150 € en juin à 180 en septembre. Pas 2% mais 20% d’augmentation et je me souviens que l’année dernière il tournait entre 100 et 120€. Même chose avec le chômage : les chiffres de l’ANPE montrent une amélioration « sensible » de la situation de l’emploi, mais pourtant les usines continuent à fermer, les plans de restructuration des entreprises s’empilent. Moins 10% du personnel demande le big boss du groupe, 15% claironne le PDG qui se veut bon élève ! Avez-vous déjà croisé un économiste au supermarché, dans une usine, dans un bureau ? Non, sont tous à la télé ! Je vous entends dire : n’en lancez plus la cour est pleine ! Bon, une dernière pour la route. La SocGen comme disent les Anglais moqueurs. Voilà un jeune trader qui fait perdre à sa banque l’équivalent d’un an de RMI en France ! Doué le type. Tellement que son Bouton de patron n’a rien vu venir et est prêt à renoncer à six mois de salaires. Tellement que la ministre de l’Economie qui a dirigé le plus grand cabinet d’avocat de Chicago, n’est au courant de rien et demande un rapport sur le sujet. Quant au Président il fait les gros yeux au système financier qui embrouille nos entreprises. Tiens par exemple à Grandange un groupe Arcelor-Mittal ferme l’usine mettant dehors 700 personnes. Revenant à Paris d’un voyage en Inde, le Président a sermonné M. Mittal, un Indien, le licencieur. C’est vrai quoi !