Quel bilan tirez-vous des 10 ans des Escales ?
Sarah Rigaud : Dès sa création en avril 2012, Les Escales avaient pour objectif de faire voyager le lecteur à travers la littérature. Nous avons commencé par publier de la littérature étrangère. Avec plus de 65 000 exemplaires vendus en grand format, L’île des oubliés de Victoria Hislop, traduit par Alice Delarbre, a permis à la maison d’être rapidement identifiée. En 2016, nous avons ouvert le catalogue au domaine français avec des autrices désormais attendues et reconnues comme Catherine Bardon. Puis, nous nous sommes lancés dans la non-fiction avec Les Escales récit ou encore dans le roman graphique en co-éditant la collection "Témoins du monde" avec Steinkis depuis 2020.
La maison a aussi remporté le Femina étranger en 2016 pour Les vies de papier de Rabih Alameddine, traduit par Nicolas Richard…
Sarah Rigaud : C’était un prix majeur pour une petite maison qui n'avait alors que quatre ans ! Si Les Escales ont eu le soutien des libraires depuis le début, nous avons alors reçu celui de la presse.
Marguerite Mignon-Quibel : Il est important de souligner que les libraires ont tout de suite accueilli la maison avec beaucoup d’enthousiasme, notamment grâce au succès de L’île des oubliés. Les libraires ont une attention toute particulière à notre catalogue. Cette attente est toujours vive et très précieuse. La majorité de nos succès sont d’abord des succès de librairie, qui sont ensuite accompagnés par la presse et différents partenaires.
Comment allez-vous célébrer l'anniversaire de la maison ?
Sarah Rigaud : Nous allons organiser une fête le 12 avril à Paris, dans un lieu qui reste encore à définir. Elle sera le point de départ de la Tournée des 10 ans en librairie. Nous irons à Lyon, Nantes, Aix, Strasbourg, Lille et Bruxelles. A partir du mois de mai, nous proposerons des animations en librairies avec des PLV et des décorations personnalisables pour faire une rétrospective sur nos titres emblématiques et mettre nos parutions du moment en avant.
Marguerite Mignon-Quibel : Pour l’annoncer aux libraires et à nos partenaires, nous avons maintenu une tradition : celle de leur envoyer un paquet pour la nouvelle année. Outre notre livre de la rentrée emballé dans un papier cadeau avec le logo des 10 ans, il comporte aussi le catalogue 2022, dans lequel nous avons écrit un petit édito et rappelé les titres qui ont marqué l’histoire des Escales. Et, comme d’habitude, nous avons joint une boîte de chocolat. Cette année, cette boîte comporte le logo des 10 ans et sur chaque chocolat se trouve la couverture d’un de nos titres emblématiques. Cette tradition est une manière de maintenir le lien.
Quelles sont vos perspectives de développement ?
Sarah Rigaud : Les Escales resteront une maison d’édition généraliste dont le catalogue continuera de se diversifier. Nous lançons Les Escales séries, au format semi-poche. La première série, L’immeuble de la rue Cavendish de Caroline Kant, sera inaugurée en avril. L’autrice examine la vie à travers celle des habitants d’un immeuble. Nous publierons six romans, un par appartement de l’immeuble. C’est une série sociétale avec des sujets parfois difficiles à aborder, comme les violences conjugales ou le harcèlement au travail, mais c’est aussi léger et moderne. La deuxième série, Les enquête de Béatrice Hyde-Claire de Lynn Messina, commencera en mai. Entre Jane Austen et Les chroniques de Bridgerton, l’autrice raconte l’histoire d’une jeune femme de 26 ans, non mariée, qui trébuche sur des cadavres et mène l’enquête. L’intelligence, l’humour et la culture de Lynn Messina font toute la différence. Une troisième série sera ensuite proposée en 2023.
Marguerite Mignon-Quibel : Pour annoncer ces lancements, nous avons créé une plaquette de présentation avec des éléments éditoriaux et marketing et nous avons envoyé un petit carnet de notes avec une couverture tête-bêche. Ces couvertures sont complètement différentes. Nous avons travaillé avec Raphaëlle Faguer, une graphiste extrêmement douée. Les libraires ont déjà reçu les épreuves. Nous essayons toujours de les faire lire très tôt, les libraires ont l’habitude de recevoir les épreuves avant les réunions avec les représentants, lesquelles deviennent alors plus intéressantes et plus riches.