28 août > Premier roman France

Alma veut oublier, "anéantir cette infâme Shoah" dans sa mémoire, "l’extraire comme une tumeur" de son cerveau. L’héroïne du premier roman de Frederika Amalia Finkelstein est assaillie par les images de morts. Elle n’en peut plus de penser sans arrêt à la propagation du Zyklon B, à l’extermination des Juifs. La jeune femme, qui a entre 20 ans et 25 ans et ne buvait enfant que du Coca, écoute One more time de Daft Punk en boucle pour chasser ses démons. Quand elle ne joue pas à des jeux vidéo sur une console Playstation 2, qu’elle ne marche pas dans les rues la nuit ou qu’elle ne s’en va pas à Auteuil regarder les courses de chevaux.

Obsédée par les dates, les chiffres, Alma pense à l’attentat manqué de Claus von Stauffenberg, au suicide d’Adolf Hitler. Mais son désir d’oublier ne s’exauce pas. La pauvre a l’impression que le monde où elle vit n’est pas un monde, que nous avons en vérité perdu la guerre en 1945. Alma songe à son chien mort - on apprendra comment plus loin dans le livre. A ses parents installés à Buenos Aires. A son frère qui a pris son indépendance. A son grand-père né à Cracovie en 1912. La demoiselle confesse qu’elle n’a rien lu pendant un an après avoir terminé le dernier tome de la Recherche. Les doutes l’assaillent. Elle a peur de rater sa vie. Se dit qu’elle voudrait terminer ses jours "à la campagne, dans une maison pleine de grâce et de silence". Et pour ne rien arranger à l’affaire, voilà que son cousin lui présente la petite fille d’Adolf Eichmann…

Frederika Amalia Finkelstein, 23 ans, a étudié la philosophie à Paris. Son Oubli rageur est gorgé de douleur, de violence, de questions. Al. F.

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