Les Prix suisses de la littérature 2018 ont été annoncés ce vendredi 19 janvier par son organisateur, l'Office fédéral de la culture suisse. Le Grand Prix suisse de littérature rend hommage cette année à l'œuvre d'Anna Felder, empreinte de
"poésie et musicalité, son humour tout en finesse et le regard précis que l'auteure porte sur l'homme et la nature", indique un communiqué de l'Office fédéral de la culture suisse.
Pratiquement méconnue en France, Anna Felder est née en 1937 à Lugano, dans le sud-est de la Suisse. Son premier roman
Tra dove piove e non piove, publié en 1972, a été traduit au français par Lisa Perotti et Silvia Lempen-Ricci et publié en 2014 sous le titre
Le ciel est beau ici aussi chez Alphil-Presses universitaires suisses. L'action se situe à la fin des années 1960, dans le canton d'Argovie (Nord) à la fin des années 1960 où une institutrice italienne est chargée d'enseigner sa langue natale aux enfants d'immigrés.
Du roman au recueil de nouvelles,
"les thèmes qu'Anna Felder aborde n'ont rien de spectaculaire: les relations humaines, les faits et les lieux de la vie quotidienne. Alliant avec subtilité discours direct et indirect, narration et dialogue, Anna Felder semble écrire ses textes avec une aisance et une virtuosité presque surnaturelles", peut-on lire dans le communiqué du jury fédéral de littérature.
En parallèle, le Prix spécial de traduction 2018 a salué le travail de l'auteure et traductrice germanophone Yla Margrit van Dach. Elle a notamment traduit les œuvres d'auteurs francophones de la Suisse romande comme Michel Layaz, Catherine Safonoff, Marius Daniel Popescu et Nicolas Bouvier.
Le Jury fédéral de littérature a aussi désigné les 7 lauréats des Prix suisses de littérature pour des ouvrages parus en 2017 :
- Fabiano Alborghetti pour Maiser (Marcos y Marcos)
- Dumenic Andry pour Sablun (Chasa Editura Rumantscha)
- Michael Fehr pour Glanz und Schatten (Der gesunde Menschenverstand)
- Baptiste Gaillard pour Un domaine des corpuscules (Hippocampe)
- Yael Inokai pour Mahlstrom (Blau bei Rotpunktverlag)
- Friederike Kretzen pour Schule der Indienfahrer (Stroemfeld Verlag)
- Jérôme Meizoz pour Faire le garçon (Zoé)
Le Grand Prix suisse de littérature distingue un auteur pour l’ensemble de son œuvre. Une année sur deux est remis en alternance un Prix spécial de traduction et un Prix spécial de médiation. A côté de ces distinctions, dotées de 40000 francs suisses, des prix sont remis sur concours à des ouvrages parus au cours de l’année littéraire écoulée. Les lauréats reçoivent 25000 francs suisses et bénéficient de mesures de soutien spécifiques afin de faire connaître l’ouvrage primé au niveau national.
La remise des Prix suisses de littérature aura lieu le 15 février à 18h à la Bibliothèque nationale à Berne.