Les libraires indépendants américains tirent profit de la faillite de Borders

Fermeture d'un magasin Borders aux USA

Les libraires indépendants américains tirent profit de la faillite de Borders

Le naufrage de la 2ème plus grande chaîne du pays en 2011 a donné aux libraires indépendants américains un regain d'optimisme, selon une étude présentée à Tools of Change for Publishing (TOC).

Par Laure Guilbault
avec lg Créé le 15.04.2015 à 23h36

Les libraires indépendants ont capté 23% de la clientèle de Borders, selon une étude Verso Digital évoquée lors d'une conférence sur le « futur des librairies » dans le cadre de TOC, qui s'est tenu à Manhattan du 13 au 15 février. « Nous constatons de l'optimisme et de la vigueur chez les libraires indépendants », explique le consultant Philip Downer, de Front of Store qui participait au débat.

60% de la clientèle de Borders est toujours « active » et achète des livres, précise l'étude, qui met en lumière le « défi de la proximité ». En effet, presque la moitié (45%) des personnes qui achètent des livres habite ou travaille à moins de 16 km d'une librairie.

L'Angleterre en mauvaise passe

En Angleterre où Borders représentait 5% du marché du livre, « une partie de la clientèle s'est rabattue sur Amazon.com, une autre s'est évaporée », déplore Philip Downer. « L'Europe est vulnérable. En Grande-Bretagne, 20% des ventes de livres sont effectuées dans les supermarchés. Or Tesco [la plus grande chaîne de grande distribution] s'apprête à réduire son activité « non-alimentaire ». Les conséquences sur l'édition vont être très grandes. »

Autre question posée par l'étude : est-ce interessant pour un libraire d'avoir sa propre liseuse? 9,5% des personnes interrogées ont répondu qu'elles seraient « tout-à-fait prêtes » à l'acheter, 18,3% qu'elles seraient « intéressées ». En revanche, Mike Shatzkin de The Idea Logical Company est sceptique : « C'est cher et ça requiert de mettre en place un contrôle qualité, un service client... Que Barnes and Noble sorte le Nook est une chose ; pour un libraire indépendant, c'est une autre paire de manches ».

Pour Mike Shatzin, « le livre imprimé vit un moment de grâce temporaire du fait de la fermeture de Borders et d'une stagnation du marché du livre électronique ».?Et il met en garde les libraires : “Il n'y aura pas une autre fermeture de Borders tous les ans”.
15.04 2015

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