Les nouvelles inédites de Timothy Findley proposées par Les Allusifs datent du milieu des années 1980. L’auteur de Guerres (que Phébus a réédité il y a peu) et du Chasseur de têtes (Le Serpent à plumes, 1996, repris chez Folio) y joue la carte du mystère. Et ce dès "A propos d’Effie". Le narrateur tient à nous mettre en garde. Contre une femme dont il ne se souvient pas le nom de famille. Il faut rester aux aguets, dit Neil.
Une chance, on peut reconnaître Effie à ceci : "Elle va tout de suite vous lancer un regard comme si elle pensait que c’était vous qu’elle attendait. Et ça vous fait peur." La dame travaillait comme bonne à Toronto et sentait la marmelade d’orange. Surtout, Effie faisait preuve d’un comportement pour le moins étrange pendant les orages…
La nouvelle qui donne son titre au volume, "Bons baisers du pays des hypocrites", se déroule à Cheeverland. Une ville baptisée ainsi en hommage à l’écrivain John Cheever. Y débarque Ishmael avec son complet couleur fauve. Le jeune homme écrit. Il vient sonner à la porte des Anderson, Arthur et Alicia, en pleine ascension dans le monde de la télévision. Madame a terminé l’adaptation de son roman Blackwater Falls. Ishmael n’a pas encore idée du sort qu’elle a fait subir à son histoire !
Dans "Les veilleurs du rivage", il est question d’un vieil hôtel du Maine qui domine la plage. Le narrateur le fréquente depuis l’enfance, lorsque son père l’y emmenait en vacances avec son frère Michael. Tiffy avait dix ans quand Madame Lewis lui a raconté le rêve étrange qu’elle avait fait, rêve où elle portait une robe rouge… D’un bout à l’autre, Timothy Findley surprend et hypnotise avec son art de prendre le lecteur à contre-pied. Al. F.