Promouvoir ses auteurs par le biais des podcasts devient un levier marketing de plus en plus utilisé par l'ensemble des éditeurs. Flammarion a proposé en juillet pour la première fois trois podcasts thématiques sur sa -rentrée littéraire, animés par la journaliste Géraldine Sarratia. « Il s'agit d'une forme de communication novatrice que nous avons pu lancer avant même la parution des romans. Cela nous a permis de toucher autrement les professionnels du livre et le public au niveau national », explique la directrice du marketing de Flammarion, Laetitia Legay. A travers un site dédié, l'éditeur a mis en avant sur trois rubriques les livres avec leur argumentaire, des vidéos et des pod-casts. « Le canal du -podcast natif est l'occasion pour les éditeurs de faire découvrir leurs livres aux non-lecteurs, ou du moins aux lecteurs plus occasionnels », souligne de son côté Justine Souque, consultante indépendante spécialisée dans l'édition et l'audiovisuel. « Un auditeur nouvellement convaincu sera ensuite un excellent relais de promotion au sein de la communauté du son ou de ses pod-casts de prédilection ».
Spécialistes
Si Flammarion a travaillé avec des professionnels pour l'habillage sonore et la réalisation d'interviews, l'éditeur n'a pas souhaité s'associer à une structure existante, spécialisée dans la création de podcasts, pour diffuser ses contenus. Ce n'est pas le cas de la plupart des éditeurs qui ont goûté au podcast.
Chez Editis, la série baptisée « Des livres et moi » a été élaborée par Le Poste général, animé par son producteur Vincent Malone. Chez Leduc.s, c'est la webradio Radio Médecine douce qui a conçu avec l'éditeur « Pause », un podcast thématique sur des questions pratiques. Pour Eyrolles, « les coûts des podcasts étaient trop importants à assumer », explique la responsable éditoriale Joanne Mirailles. La maison a alors profité du réseau et de la réputation de sa directrice de collection et auteure maison, Anne Ghesquière, productrice du podcast « Métamorphose ». Les auteurs du catalogue sont régulièrement mis en avant dans ses interviews.
Bande sonore originale
Plutôt dans la création sonore, Lauren Bastide et son studio Nouvelles écoutes ont lancé « Primo », en coproduction avec Robert Laffont. Après un appel à manuscrits, l'éditeur a sélectionné trois premiers romans. Le podcast, seize épisodes dont chaque volet est diffusé toutes les trois semaines, permet de découvrir « les dessous de la vie d'un livre et d'une maison d'édition ». Une démarche qui s'apparente aux créations de -contenu sonore proposées par Audrey Siourd, cofondatrice de Volume sonore. Pour l'Iconoclaste, cette ancienne attachée de presse a imaginé la bande sonore originale du livre de Jean-Baptiste Andréa, un outil de communication pour la maison d'édition, qui l'a diffusée lors des tournées en librairie de l'auteur. « Mon défi consiste à créer de l'audio narratif, développe Audrey Siourd. A mon avis, les contenus sonores ne sont pas là pour se substituer à un média traditionnel, qui diffuse des interviews d'auteurs, mais pour créer des contenus nouveaux, des formats novateurs. » La consultante Justine Souque va plus loin sur la question des contenus proposés car « il faut préserver l'aspect qualitatif, la publicité ne doit pas phagocyter les podcasts ! ».