A part les hypermarchés, qui ont pu rester ouverts, tous les circuits du livre rapportent une baisse de leurs revenus à deux chiffres. Les librairies de 1er niveau sont les plus touchées avec une chute du chiffre d’affaires de 26,5%, suivi de près par les librairies de 2e niveau et les grands magasins (-24,5%), quelques points devant les grandes surfaces culturelles (-18,2%).
Panier stable
Après réouverture, le montant moyen du panier est resté similaire aux niveaux constatés l’an dernier à la même période, autour de 19 euros, ce qui tend à infirmer la thèse d’un rattrapage post confinement, même si les établissements constatent dans leur majorité une hausse de la fréquentation. Résultat : les stocks ont du mal à partir et représentaient 87 jours de vente, contre seulement 73 au deuxième trimestre 2019.
Le parascolaire (-11,5%), la jeunesse (-13%), les livres de poche (-15,5%) et la littérature générale (-15,5%) ont le mieux résisté au choc du confinement grâce aux achats des vacanciers effectués en juin. Les ventes d’ouvrages de sciences et techniques (-23%), de droit (-26%) et les beaux livres (-29%) ont été les plus négativement affectées par la fermeture.
Réduire l'offre
La situation financière reste critique pour beaucoup de commerces : 45% des établissements rapportent une baisse de trésorerie au printemps, contre 15% un an plus tôt. De fait, 40% des commerces anticipent une perte de chiffre d’affaires supérieure à 10% sur l’ensemble de l’année, selon une enquête spéciale Covid-19 réalisée par Xerfi/I+C pour Livres Hebdo sur un échantillon de 260 entreprises. Une librairie de 1er niveau sur cinq prévoit toutefois d’augmenter son chiffre d’affaires d’ici la fin de l’année, de 11% en moyenne.
Point positif, les conditions de la reprise semblent favorables pour la plupart des commerces : 76% des établissements déclarent avoir rouvert dans la même configuration qu’avant le confinement. Cette proportion est de 84% au sein des librairies de 1er niveau.
Les libraires et responsables de rayons livres estiment pour la plupart que, pour soutenir leur activité, les éditeurs devraient réduire et mieux cibler leur offre, faire des efforts sur les remises ou bien encore reporter les échéances de paiement.