L'été, l'espace culturel de Cogolin passe à la vitesse supérieure

Un centre culturel Leclerc

L'été, l'espace culturel de Cogolin passe à la vitesse supérieure

Série « l'été des libraires » (5). Direction Cogolin, près de Saint Tropez. Pour l'espace culturel Leclerc, l'été est une manne providentielle. La population double et les vacances amènent une clientèle hétéroclite. Du coup, les ventes se portent bien.

Par Cécile Charonnat
avec cch Créé le 15.04.2015 à 21h00

L'espace culturel de Cogolin, ouvert il y a 3 ans et demi, est collé à l'hypermarché Leclerc et situé à 500 mètres du centre ville. Une situation quasiment monopolistique dans les environs. Nicole Simonet de Laborie dirige la librairie, soit 500 mètres carrés de surface commerciale, dont ma moitié dédiée au livre. Elle gère, avec ses 2 libraires, environ 30 000 références à l'année.

'Nos ventes sont vraiment atypiques'

Son chiffre d'affaires en juillet et août croît de 50% par rapport à un mois d'hiver, décembre exclu. Cette année, les grosses ventes de l'été se partagent entre Fred Vargas, Marc Lévy, des mangas tels Naruto ou Death Note et les guides sur la région. La littérature reste aussi un gros secteur de vente, auquel s'ajoutent les romans ados, poches ou grands formats. Sur ces titres, elle conserve un peu de réserve. Pour autant, le stock n'augmente pas vraiment l'été.

Surtout, elle vend plus de références. « 400 titres par jour sortent de nos stocks. Je vends par exemple des « Folio essais » qui ne partent pas le reste de l'année», explique Nicole. « Nos ventes sont vraiment atypiques, à l'image de la clientèle particulière du Golfe de Saint Tropez. »

Partagée entre des gens très aisés et une clientèle plus familiale, « plus camping » (il y en a trois, ainsi qu'un village-vacances), Nicole fait le grand écart. Elle se réjouit de vendre des romans plus difficiles à côté des Harlequins. « Nous formons peu à peu notre clientèle, en littérature comme en jeunesse. Nous arrivons à les diriger vers des éditeurs plus exigeants, comme Picquier ou Rue du monde. »

Les activités de l'été : varier les tables, ranger et faire les retours

Même si le travail de réception de marchandises ralentit en juillet et août, l'augmentation de la fréquentation engendre une activité de rangement plus conséquent. Ne prenant pas de libraires supplémentaires, Nicole utilise les caissières du magasin, plus nombreuses, pour mettre au propre les rayons. Elle fait aussi tourner ses tables et ses têtes de gondoles toutes les semaines, « pour que les clients ne voient pas toujours la même chose ».

Elle passe ses commandes de réassort tous les jours, pour ne pas tomber en rupture et assurer les références de son fond. « Il nous faut assurer un réassort rapide sur les ventes, d'autant que nous ne préparons plus de commandes spéciales pour l'été. Prévoir ce qui va se vendre en grande quantité est devenu trop difficile et nous vendons trop de références. »

Les retours sont également à l'ordre du jour jusqu'au 15 août. « Bien que cela soit un crève-cœur, nous devons faire de la place pour la rentrée littéraire ». Pour cette dernière, ses quantités sur les livres qui sortent en août sont bien plus conséquentes que les parutions d'octobre. « Les Parisiens en vacances, qui lisent la presse, nous demandent les premiers offices. Septembre est encore un bon mois, ensuite on revient à une fréquentation beaucoup plus locale et qui lit moins. » Bien occupée en juillet, elle va profiter de la première quinzaine d'août pour lire quelques romans de la rentrée qu'elle n'a pas encore eu le temps de découvrir. Dès le 20 août, il lui faudra conseiller ses clients.

15.04 2015

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