Chaque été, durant une quinzaine d'années, une bande d'enfants ont accompagné leurs parents, archéologues, sur un chantier de fouilles situé dans une île grecque. Là, les adultes « imbibés et foutraques », absorbés par leur tâche passionnante, lâchent la bride à leur progéniture, qui habite la maison de fouilles, participe aux travaux, et se vit un peu en « libres enfants de Summerhill ». Toutes nationalités confondues, il y a Denis, alias Niso, qui est le caïd de la bande, sa petite sœur Evi, la plus jeune, ou encore le beau Zac, qui adore se balader à poil. Se sont joints à eux quelques autochtones, comme la farouche Stella, et son frère Mikalis, enfants des taverniers du village voisin. Ils vont vivre des étés enchantés, maîtres de leurs destins, dans des jeux de plus en plus sensuels, et des lectures, coquines ou non : Lui, San-Antonio, SAS ou James Joyce.

Bien des années après, alors que le site a été repris par des professionnels, que l'île est envahie par les touristes, l'un d'entre eux, on ignore lequel, raconte cette histoire magique, en s'englobant dans un « nous » de narration. Ils ne se reverront qu'une fois, à la mort du dandy suisse Gerhard Bauer, « notre Schliemann », réunis par sa veuve dans un hommage sur place, en forme d'adieu, également, à leur enfance, à leur jeunesse, à leurs premiers émois.

C'est un roman plein de charme et de nostalgie, sensible, délicat, qu'a réussi Christine Avel, sous forme de saynètes « archéologiques ».