A la première page d’Une journée dans la savane, bébé lion s’éveille dans le soleil rouge de l’aurore. A la dernière, il s’endort dans la lumière de la lune. Entre-temps, on baguenaude avec lui, à boire à la rivière et à poursuivre les singes, en attendant que maman lionne sorte chasser. Ce livre documentaire se lit comme une histoire, et les couleurs de l’illustratrice britannique Ella Bailey suivent la courbe du soleil : du jaune doré pour les heures chaudes, et pour la nuit du bleu… nuit. La savane est pleine de drôles de zèbres aux noms rigolos : animaux diurnes sur les deux premières pages de garde, tels l’outarde kori, le patas ou l’inséparable de Fischer, et animaux nocturnes sur les deux dernières pages, tel le chacal à chabraque. Dans Une journée en Antarctique, changement total de cap, mais même principe. Dans le pâle soleil qui se lève sur le pôle Sud, un petit manchot Adélie se dandine jusqu’au rivage, puis plonge dans l’océan Antarctique pour trouver sa pitance sous la glace. Au passage, il frôle quelques géants des mers. L’album nimbé de couleurs froides, voire glacées, nous fait découvrir des espèces sur la banquise, comme le prion de la Désolation ou, sous la banquise, le léopard de mer. On a un faible pour la texture du papier de ces albums, tout en fibres naturelles et recyclables. Un bon moyen de lutter contre la fonte de la banquise. Fabienne Jacob