"Bien sûr, on ne peut pas tout écrire au nom de la liberté d’expression ; bien sûr, tout ne peut être dit, publié, partagé ; la loi fixe des limites et, fort heureusement, l’apologie de la pornographie juvénile en est une, déclare Laurent Dubois, directeur général de l’UNEQ. Mais dans le cas d’Yvan Godbout, dans la mesure où la preuve se résume à un livre d’horreur, une œuvre de fiction dans une collection thématique pour public averti, nous sommes inquiets de la tournure des événements. Dans ces quelques lignes, aussi pénibles à lire soient-elles, l’auteur nous semble user de sa plume dans le seul but de faire d’un personnage un monstre absolu."
Un soutien massif
Plus de 400 acteurs du secteur du livre québécois, auteurs, éditeurs et libraires, ont apporté leur soutien à Yvan Godbout dans une tribune publiée dans La Presse, appelant à ce que les accusations contre l'écrivain et sa maison d'édition soient abandonnées.
La liberté d'expression en danger ?
"Cette poursuite n’aurait jamais dû avoir lieu, écrivent les pétitionnaires. Quand une ou un auteur écrit une histoire, elle ou il cherche à raconter la société, à décrire sa beauté ou encore à exposer ses travers. […] Dicter ce qui peut être lu, pensé et critiqué, voire ce qui doit être réécrit ou supprimé, est une pente glissante. Devrons-nous revoir le contenu de nos bibliothèques afin de les purger des œuvres susceptibles d’offenser le premier venu ? Que pourrons-nous oser écrire ? Qui nous le dictera ?"
Suzanne Aubry, écrivaine et présidente de l'UNEQ, abonde : "L’art a, entre autres fonctions, celle de susciter des émotions et de faire réagir, estime la responsable. L’œuvre d’Yvan Godbout en témoigne. Nous sommes en droit de craindre qu’une telle poursuite criminelle mette en danger la liberté d’expression et puisse avoir comme conséquence de museler les créateurs."