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A.-M. Métailié : en famille

Nus, féroces et anthro-pophages de Hans Staden, le premier titre publié par Métailié. - Photo DR/Métalilié

A.-M. Métailié : en famille

Par Claude Combet
Créé le 12.09.2019 à 22h17

Quand Anne-Marie Métailié fonde sa maison en 1979, elle veut publier des sciences humaines et sociales pour un grand public cultivé. Elle s'est découvert une passion pour l'édition, dont elle ignore tout, grâce à Jérôme Lindon. Le P-DG de Minuit a tout fait pour la décourager mais parle de ses auteurs avec ferveur. Peu de femmes font ce pari à l'époque : « Il n'y avait que Régine Deforges et moi » souligne-t-elle.

Les ventes de sciences humaines partant en chute libre, l'éditrice se tourne en pionnière vers la littérature étrangère, alors peu reconnue. Diplômée de portugais et d'espagnol, elle découvre de grands auteurs lusophones tels José Saramago, Lidia Jorge, Lobo Antunes, et toute une génération d'auteurs latino-américains dont Luis Sepulveda (4 millions de ventes). Suivront des polars signés par Leonardo Padura, Arnaldur Indridason, Hannelore Cayre ou Olivier Truc.

Alors que la littérature étrangère a acquis ses lettres de noblesse, qu'elle participe à la rentrée littéraire et à la course aux prix mais connaît une concurrence aiguë, Anne-Marie Métailié refuse de participer aux enchères. Elle travaille avec ses auteurs, ses traducteurs et ses confrères étrangers... en famille. C. C.

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