Confessions givrées. Pas banal comme narrateur, un bonhomme de neige ! D'autant qu'il a une espérance de vie limitée... Celui de ce court roman renaît sur tous les continents et à toutes les époques, mais n'aura connu qu'une seule saison, toujours la même, l'hiver. Il se sera appelé Lenno au Manitoba en 1739, colonel McKinsey pendant la Ruée vers l'or dans un État qui ne s'appelait pas encore le Nebraska, Perrine sur la Bérézina en 1812 lors de la terrible campagne de Russie, ou encore Phurbu, son dernier nom, sur un sommet de l'Himalaya à la fin du XXI^e siècle. Il est souvent né de parents inconnus. Mais certains sont parfaitement identifiés comme ces deux enfants métis Nahele et Angeli, morts de froid et de faim dans leur cabane au Canada alors que leur père était parti vendre ses peaux de bêtes au comptoir d'une grande compagnie. Ou encore comme ce soldat français, Adrien Ségur, blessé à mort dans la plaine gelée de la Bérézina. L'existence du bonhomme de neige est jalonnée de souvenirs malheureux, comme ceux liés à de sales chiens qui se sont soulagés copieusement sur son corps, mais aussi de quelques moments heureux pendant les jours enchantés passés sous la neige d'une école primaire ukrainienne dont le maître et les élèves ont eu l'idée de lui fabriquer une épouse et un fils... La dernière histoire est la plus triste de toutes, donnant tout son sens au titre du livre. Du fait du réchauffement climatique, il faut grimper jusqu'à plus de 8 000 mètres pour trouver de la neige et un hiver digne de ce nom...