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Maylis de Kerangal primée par des détenus

Maylis de Kerangal

Maylis de Kerangal primée par des détenus

Cinq hommes et cinq femmes sont devenus jurés littéraires pour décerner le premier Prix Paris Diderot-Esprits Libres.

Par Vincy Thomas
avec afp Créé le 20.06.2014 à 19h37

Dix détenus se sont transformés en jurés littéraires pour attribuer le premier Prix Paris Diderot-Esprits libres. Cinq hommes et cinq femmes l'ont décerné à Maylis de Kerangal pour son roman Réparer les vivants (Verticales), déjà récompensé mardi par le Prix Relaud des Voyageurs, et également récipiendaire du Grand Prix RTL-Lire, du prix du Roman des étudiants France Culture-Télérama et du prix Orange du livre. 

Né d'une initiative originale de l'Université Paris Diderot et de sa Fondation, ce prix parrainé par Patrick Poivre d'Arvor a été remis ce matin à la lauréate au Centre pénitentiaire Sud-Francilien de Réau, en Seine-et-Marne.

Depuis janvier, le jury s'est réuni toutes les six semaines pour débattre d'un des cinq titres de la sélection lors de réunions animées par deux universitaires. Les autres romans, tous parus récemment, étaient L'extraordinaire voyage du fakir qui était coincé dans une armoire Ikea de Romain Puértolas, Le Garçon incassable de Florence Seyvos, La petite communiste qui ne souriait jamais de Lola Lafon et Mali, ô Mali d'Erik Orsenna.

Paris Diderot est aujourd'hui la seule université française à disposer d'un service d'enseignement en milieu carcéral. Elle propose aux détenus d'entamer ou de poursuivre des études de leur choix, organise des conférences et des ateliers. Cette université a aussi choisi, avec le soutien de l'administration pénitentiaire, d'enseigner "dans les murs" de la prison plutôt que par correspondance.

La Fondation Paris Diderot, créée en 2011, accompagne ces projets en milieu carcéral. Depuis 2013, elle bénéficie du soutien d'un comité d'honneur "Prison Education", présidé par Robert Badinter, ancien ministre de la Justice.

Le Centre Pénitentiaire Sud-Francilien est un établissement de près de 800 places où cohabitent des hommes et des femmes sous plusieurs régimes de détention. L'accompagnement des détenus sur le chemin de la réinsertion, en particulier par la culture et le sport, figure parmi les objectifs affichés de cet établissement, soulignent les organisateurs.

Lors du récent débat parlementaire sur la réforme pénale de Christiane Taubira, les députés Hervé Gaymard et Jean-Frédéric Poisson avait déposé un amendement qui aurait pu réduire la peine de prison de condamnés-lecteurs, à raison de cinq jours de remise de peine par ouvrage entièrement lu. L'amendement, soutenu par l'association "Lire pour en sortir", a été rejeté.

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