Les cinq films de la série "L’Europe des écrivains" qui revient le 15 octobre sur Arte pour cinq inédits (chaque mercredi, 22 h 20) dépassent vraiment les promesses de son titre. Car chacun de ces documentaires, initiés par Bernard Comment, est d’abord un film passionnant sur un pays à travers le regard, l’attention, l’analyse, le ressenti de trois ou quatre de ses écrivains, appuyés par des extraits de leur œuvre et des images d’archives. Il montre aussi comment l’histoire d’un pays imprime une œuvre. Un extrait du Liseur de Bernhard Schlink lance le premier numéro consacré à l’Allemagne, où la Seconde Guerre mondiale, le mur de Berlin, la RDA ou le championnat du monde de foot sont aussi évoqués par Christoph Hein ("Le mur de pierre était un mur de temps") et Vladimir Kaminer ("La seule chose qui demeure, c’est ce que nous parvenons à écrire") et encore Emine Sevgi Özdamar, d’origine turque ("Dans tous mes livres j’ai recherché mes morts"). C’est ensuite la Turquie d’Orhan Pamuk, d’Elif Shafak et de Sema Kaygusuz, évoquant la mixité, le totalitarisme, l’islam, qui se racontera le 22 octobre, puis la Grèce, le Danemark et la Suède, par une poignée d’auteurs. Autant d’œuvres dans lesquelles ces films donnent envie de plonger. Marie-Christine Imbault