A la lecture de notre bilan de l’année 2014 réalisé avec l’institut I+C, les pessimistes relèveront que le marché du livre affiche sa cinquième année de résultats négatifs (- 0,5 %). Les optimistes, eux, se réjouiront d’une baisse moins importante que prévu et surtout plus modérée qu’en 2013 (- 1 %).

A y regarder de plus près, dans le contexte économique que l’on connaît, le livre s’en est plutôt bien sorti, terminant l’année avec des ventes supérieures à celles de l’ensemble du commerce de détail (- 0,9 %). On notera surtout la résistance de la librairie qui stabilise son résultat aussi bien dans le premier niveau que, chose plus rare, dans le deuxième. Les grandes librairies de centre-ville comme les plus petits points de vente arrivent à tirer leur épingle du jeu. En revanche, la grande distribution confirme l’effondrement constaté au quatrième trimestre avec une baisse du chiffre d’affaires de 4,3 %, après un - 3 % l’année précédente où, pourtant, un nouvel Astérix avait apporté une manne particulièrement propice à ce réseau.

Mais c’est l’analyse des performances des différents secteurs éditoriaux qui met le plus en lumière les bouleversements en cours : les secteurs "lourds" qui structuraient auparavant le monde du livre sont désormais à la peine - les dictionnaires, l’édition scientifique et technique, les sciences humaines, l’économie et gestion, le droit, le scolaire, faute de nouveaux programmes -, tandis que le divertissement, sous toutes ses formes, constitue désormais un socle relativement stable.

Une tendance que l’on constate un peu partout dans le monde occidental. D’ailleurs, en France, comme aux Etats-Unis selon les derniers chiffres fournis par Nielsen BookScan, ce sont les livres pour la jeunesse qui tirent l’ensemble du marché. En 2014, les ventes de livres pour la jeunesse ont connu chez nous une croissance remarquable de 3,5 %. De quoi rendre optimiste pour l’avenir du livre. Ne boudons pas notre plaisir.