Thomas Fourmeux,

« Ne fantasmons pas l'impact et les possibilités de l'IA en bibliothèque pour la production de notices bibliographiques ou la recommandation de contenus. Les bibliothèques nationales n'ont pas eu besoin d'attendre l'essor de l'IA pour remplir leurs missions. Le gain éventuel de temps pour ce genre de tâches ne rééquilibre pas l'impact carbone de ces technologies et leurs coûts en termes de développement et de maintenance. Il existe aujourd'hui des technologies moins énergivores pour faciliter la recherche documentaire. Une interface ergonomique et un travail sur la visibilité des bibliothèques et de leurs collections à travers le Web suffisent amplement à faciliter la recherche de documents pour les usagers. C'est d'ailleurs un processus dans lequel les bibliothèques sont engagées depuis plusieurs années. La plupart des services d'IA génératives comme ChatGPT, Gemini ou encore Midjourney sont mis à disposition par des géants du Web dont l'infrastructure repose sur des data centers gourmands en électricité et en eau pour les refroidir. L'alternative consiste à recourir à des IA qu'on installe directement sur nos machines, comme Jan.AI, sans avoir besoin de communiquer avec des serveurs hébergés ailleurs. Cela permet également de garder la main sur nos données. Ne cédons plus aux sirènes du technosolutionnisme. Laissons la place à un numérique éthique, raisonné et citoyen. Ce n'est pas la course à l'utilisation de la dernière techno à la mode qui nous rendra plus attrayants ou modernes auprès de nos usagers, mais plutôt notre capacité à prendre du recul, accompagner, faire réfléchir sur l'impact et les conséquences du numérique sur notre société. »

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