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Incertitude et prudence figurent au menu de Noël 2011. La médiocre performances des 10 premiers mois n'incitent pas les professionnels à l'optimisme pour la fin 2011. Une inquiétude qui a un impact immédiat sur les stocks des librairies. Selon une étude réalisée par I + C pour Livres Hebdo (voir graphique), les commandes de fin d'année sont majoritairement en baisse par rapport à 2009, date du précédent sondage. Les librairies de second niveau réduisent encore plus sévèrement la voilure.

Jouer l'originalité

Alors que d'habitude son stock gonfle d'environ un tiers à Noël, Hélène Camus (Tournez la page, Combourg) n'a cette fois que très légèrement augmenté son assortiment. "Je vais compenser par la connaissance exhaustive de mon fonds et en jouant l'originalité. » Chez Page 189 (Paris), Alain Caron a sorti la calculette pour faire ses achats. "Avant, on faisait les offices à l'intuition. Cette année, la sélection et la prudence sont de mise. » Si certains se calent sur les années précédentes, c'est surtout pour éviter la rupture. "Même si mon comptable me fait les gros yeux, nous n'avons pas molli sur les achats. On ne peut pas se permettre de rater des ventes », précise Frédéric Gugnalons, à la tête de l'Espace culturel Leclerc de Quimper. Même raisonnement chez Goulard à Aix-en-Provence, chez Thuard au Mans ou chez Jules et Jim (Cluses), où Christelle Pajani joue envers et contre tout l'effet "pile".

Prudents sur les beaux livres, marché stagnant où ils manquent de visibilité, les libraires misent avant tout sur les nouveautés de la rentrée et les prix littéraires, et mettent sérieusement le frein sur les coffrets et autres agendas, les laissant aux grandes surfaces spécialisées et aux hypers. "Ce n'est pas notre histoire de vendre des ustensiles de cuisine, mais, pour autant, je préfère quand même qu'ils les achètent chez moi plutôt qu'à l'hyper du coin », observe Christelle Pajani, qui préfère parier "à fond sur le service client". Comme Anne-Sophie Thuard, Alain Caron ou Frédéric Gugnalons, elle a demandé à ses trois libraires et à ses deux extra d'être "disponibles pour les clients et à leur écoute afin de favoriser les achats complémentaires ». Une attitude qui devrait compenser le statu quo qui prévaut pour les autres postes promotionnels, agencement, décoration, catalogue, sélection et communication extérieure, où aucun effort supplémentaire ne sera engagé.

Voir l'intégralité de l'étude sur Livreshebdo.fr.

15.04 2015

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