ÉDITO par Christine Ferrand, rédactrice en chef

Les bibliothèques françaises ne savent pas se vendre. Résultat : elles sont mal connues et, dans l'imaginaire collectif, elles demeurent des lieux poussiéreux où officient de vieilles dames à chignon. Fort heureusement, ce n'est plus le cas depuis longtemps. Les bâtiments sont le plus souvent futuristes et ceux qui y travaillent fort branchés.

Photo OLIVIER DION

C'est notamment pour faire connaître cette réalité que nous avons créé le grand prix Livres Hebdo des Bibliothèques qui sera décerné, pour sa deuxième édition, le 1er décembre prochain.

Et ce n'est pas un hasard si l'Association des bibliothécaires de France (ABF) a justement choisi, cette année, la communication comme thème central de son congrès annuel, du 23 au 26 juin à Lille. A cette occasion, nous passons en revue, dans ce numéro, les trop rares actions menées dans ce domaine. Quelques campagnes ne manquent pas de piquant. A Toulouse, des affiches présentaient l'année dernière deux auteurs célèbres et une employée de l'établissement, "Nothomb, Wilde & Murièle" par exemple, sous le slogan "La bibliothèque de Toulouse, des rencontres à faire". Mais notre slogan préféré reste celui de la médiathèque de Villeurbanne : "195 000 livres pour 10 euros, vous avez vu ça ailleurs ?".

Les grands groupes d'édition mondiaux communiquent, eux, mais de façon très sélective. C'est pourquoi depuis cinq ans nous nous efforçons d'établir un classement international annuel de l'édition, chiffres à l'appui. Il présente cette année 87 éditeurs contre 80 précédemment, dans 17 pays. Si on y retrouve la fracture toujours plus grande entre l'édition professionnelle, désormais passée au numérique, et l'édition de littérature générale, il révèle, à travers les données de 2010, l'émergence sur la scène internationale de ces nouveaux acteurs que sont le Brésil, la Russie et la Chine. Dans le secteur du livre aussi, les "Brics" montrent qu'ils ont intégré les standards internationaux des grands groupes en termes de structuration et de communication de leurs activités. Sous l'effet de leur réorganisation économique et de la concentration qui en découle, ces pays arrivent désormais à faire émerger des entreprises de plus de 150 millions d'euros de chiffre d'affaires, le seuil minimal pour figurer dans notre classement.

12.02 2016

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