La 96e cérémonie des Oscars a honoré de multiples adaptations littéraires dans la nuit du 10 au 11 mars à Los Angeles. L’Oscar du meilleur film, est revenu à Oppenheimer de Christopher Nolan. Il adapte à l’écran la biographie du père de la bombe atomique Robert Oppenheimer. Triomphe et tragédie d’un génie, de Kai Bird et Martin J. Sherwin (Le Cherche Midi). Le film repart avec pas moins de sept statuettes dorées dont une pour Cillian Murphy (meilleur acteur) et pour Robert Downey Jr (meilleur acteur dans un 2nd rôle).
Après le Lion d’Or 2024 à la Mostra de Venise et deux prix aux Golden Globes, Pauvres créatures de Yórgos Lànthimos remporte lui quatre Oscars. L’œuvre inspiré du roman éponyme d’Alasdair Gray, réédité par Métailié après une publication originale de Rivages en 1993, raconte la réincarnation et le nouveau départ d’une jeune femme (Emma Stone, Oscar de la meilleure actrice) par un savant fou (William Dafoe).
The Zone of interest de Jonathan Glazer est primé à deux reprises pour les Oscars du meilleur film international et du meilleur son. Il reprend le roman La zone d’intérêt du Britannique Martin Amis (Calmann-Lévy, trad. Bernard Tule) présentant le commandant d’Auschwitz, Rudolf Höss, et de sa femme Hedwig, essayant de construire une vie de famille dans une maison avec jardin à côté du camp de concentration.
L’Oscar de la meilleure adaptation revient à American Fiction de Cord Jefferson. Il est tiré du roman Effacement de Percival Everett, un portrait satirique sur l’hypocrisie discriminatoire de l’industrie de l’édition. Le meilleur court-métrage de fiction pour l’adaptation par Wes Anderson du roman La Merveilleuse Histoire de Henry Sugar de Roald Dahl (dans le recueil Coup de chance par Gallimard-Jeunesse en 2009).
Enfin, le meilleur film d’animation revient au célèbre studio Ghibli d’Hayao Miyazaki avec Le Garçon et le Héron. Une adaptation du roman Et vous, comment vivrez-vous ? de Genzaburō Yoshino récemment traduit et édité en France aux éditions Picquier.
Et aux Césars ?
De notre côté de l’Atlantique, la 49e cérémonie des Césars qui se tenait à l’Olympia le 23 février dernier, avait récompensé L’Amour et les Forêts de Valérie Donzelli, adapté du roman du même nom d’Éric Reinhardt (prix Renaudot des Lycéens et Roman France Télévisions 2014), du César de la meilleure adaptation.
Les deux volets Les Trois Mousquetaires de Martin Bourboulon, issus de l’univers d’Alexandre Dumas, avaient eux reçu le César des meilleurs décors.