21 août > Récit France

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Sur France Culture, une journée spéciale est consacrée à la fin de l’espèce humaine. Les substances chimiques et autres perturbateurs endocriniens modifient le système hormonal de telle sorte que la production de spermatozoïdes a diminué de moitié en l’espace d’un demi-siècle dans les pays industrialisés… A la conférence de rédaction, quelqu’un a lancé : « Vous en connaissez beaucoup des mecs, entre nous, qui vous diraient qu’ils sont stériles. » Et le directeur de la chaîne, Olivier Poivre d’Arvor, de répondre : « Oui, j’en connais un. Très bien. C’est moi. » Non seulement Olivier Poivre d’Arvor ose le dire, mais il le raconte avec une déroutante sincérité dans son dernier livre. L’auteur n’épargne rien au lecteur, les humiliantes étapes par lesquelles il faut passer : la masturbation pour le spermogramme, les rendez-vous avec les spécialistes qui vous expliquent d’emblée que vous avez des spermatozoïdes peu nombreux, peu mobiles et mal formés (oligoasthénotératospermie) pour enfin vous révéler qu’il y a un problème de production tout court (azoospermie). Mais dans ce livre, la stérilité apparemment centrale est paradoxalement secondaire. Le vrai thème est le désir d’enfant. Désir d’enfant, et partant de transmission, d’un homme à 40 ans passés. Cet écrivain, ancien diplomate, hédoniste patenté, deux fois divorcé, qui avait parcouru le monde et collectionné les femmes, veut un enfant, mais seul… Le couple, la famille sur le modèle avec papa-maman, très peu pour l’auteur du Voyage du fils… C’est là qu’intervient le miracle d’Amaal, une fillette de 7 ans rencontrée au Togo par l’entremise d’un vieil ami, Pierre, un homo installé dans ce pays avec son partenaire footballeur et la joyeuse tribu de frères de ce dernier… Amaal est la nièce orpheline de cette fratrie africaine. Elle deviendra la fille d’Olivier Poivre d’Arvor. C’est la rencontre entre le désir d’enfant d’un quadra stérile et le besoin de filiation d’une petite Togolaise. Et avant l’adoption, un chemin de croix (calvaire administratif oblige) qui nous est relaté avec tendresse. S. J. R.

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