Pas de trêve dans la guerre des classiques

“Pour “Bibliocollège", nous avons imaginé une nouvelle accroche, plus visuelle, plus synthétique et davantage découpée, qui devrait séduire cette nouvelle génération de l’image." Cécile Labro, Hachette éducation - Photo Olivier Dion

Pas de trêve dans la guerre des classiques

Très attaqué en 2012 dans un domaine toujours porteur et où il est leader, Hachette Education a continué l’an dernier de faire face à l’offensive de ses concurrents, qui s’appuient sur la refonte de leurs collections et le développement des textes contemporains.

J’achète l’article 1.5 €

Par Cécile Charonnat
avec Créé le 07.02.2014 à 11h49 ,
Mis à jour le 23.04.2015 à 10h06

Déjà freinée en 2012, à seulement + 1 %, la croissance d’Hachette Education sur le segment des classiques pédagogiques marque à nouveau le pas en 2013, avec un maigre + 0,2 % alors que l’ensemble de ce marché s’inscrit toujours en légère progression. La maison poursuit encore dans ce domaine, avec "Bibliocollège", "la première collection", assure Cécile Labro, directrice du département parascolaire et dictionnaires. Mais ses parts de marché sont grignotées et, pour maintenir sa position et "retrouver une longueur d’avance", l’éditrice a décidé de réagir en lançant, en mars 2013, une nouvelle collection à destination des lycées professionnels. Accueillant des œuvres de longueur moyenne, "Bibliolycée. Pro" offre un appareil pédagogique établi par un enseignant de lycée professionnel, avec une maquette plus visuelle, une biographie de l’auteur en bande dessinée et de nombreux schémas et tableaux récapitulatifs rassemblés dans un dossier à la fin. Les premiers titres parus en 2013, Candide de Voltaire et Le dernier jour d’un condamné de Victor Hugo ont, selon l’éditrice, déjà "récolté un bon accueil". Le développement se poursuivra en 2014 avec, en mai, de La vie rabat-joie de Régine Détambel. Au-delà, "ce travail nous a amenés à réfléchir à la rénovation de “Bibliocollège", poursuit Cécile Labro. Nous avons imaginé une nouvelle accroche, plus visuelle, plus synthétique et davantage découpée, qui devrait séduire cette nouvelle génération de l’image." La refonte s’appliquera aux nouveautés prévues en 2014, dont Le joueur d’échecs de Stefan Zweig, et aux meilleures ventes, qui sortiront progressivement sous cette forme à partir de la rentrée.

De plus en plus contemporains.

Parallèlement, la maison continue d’ouvrir son catalogue aux textes contemporains. Cette stratégie a notamment réussi chez Flammarion. Noëlle Meimaroglou, directrice éditoriale du domaine poche/savoir, y annonce une progression de 10 % des ouvrages expédiés pour "Etonnants classiques", grâce notamment au succès d’Inconnu à cette adresse de Kathrine Kressmann Taylor, et "une bonne année sur l’ensemble des collections". L’éditrice mise en 2014 sur l’actualité cinématographique et la célébration des 50 ans de "Garnier-Flammarion" pour assurer le développement du segment. La mécanique du cœur de Mathias Malzieu paraîtra en mars en "Etonnantissimes", prolongeant le film d’animation coréalisé par l’écrivain, Jack et la mécanique du cœur, programmé ce mois-ci. Dans la même période, La Belle et la Bête de Jean Cocteau sera retravaillé pour coller à la sortie du film réalisé par Christophe Gans.

Chez Magnard, la croissance s’établit à également à + 10 % pour l’ensemble des deux collections, "Classiques & patrimoine" et "Classiques & contemporains". Pour Laurent Breton, directeur du pôle grand public, la maison est désormais "un acteur incontournable sur le marché". Magnard promet pour 2014 un programme porteur, sans toutefois en dévoiler plus. De même, chez Hatier, Camille Cordonnier, directrice marketing, se félicite de la "très bonne progression" de "Classiques & Cie", qui permet notamment à l’éditeur de conserver sa 2e place.

Chez Belin, sixième éditeur sur ce segment, le dynamisme de "Classico collège" provient là aussi de la rénovation de la maquette et de la couverture, qui donnent une image plus vivante de la collection et permettent de "rendre actuelle la littérature classique", pointe Annie Sirmai. La directrice marketing affiche ainsi fièrement un + 18 % en 2013 et, sur deux ans, une progression de 50 %. Autre petit poucet des classiques, revendiquant 5 % de part de marché, les "Carrés classiques" de Nathan affichent également une santé rayonnante. Avec 85 titres, la collection, qui s’appuie essentiellement sur l’actualité pour développer ses ventes, a enregistré un bond de 30 %.

La croissance de Larousse, plus faible en 2013 qu’en 2012, reposera d’abord en 2014 sur la philosophie. Lancée en fin d’année avec la Lettre à Ménécée d’Epicure et les Méditations métaphysiques de Descartes, la collection "Petits classiques. Philosophie" s’enrichira de deux à quatre titres dans l’année. Carine Girac, directrice du département dictionnaires et encyclopédies, compte également renforcer la collection "Les contemporains, classiques de demain", pour "répondre à la forte demande des enseignants". Un inédit de Didier Daeninckx sur l’esclavage y est déjà programmé pour avril.

Les dernières
actualités