Les heureux lauréats des prix littéraires n'auront pas à payer d'impôts sur les dotations reçues, mais l'enjeu n'est pas considérable pour les grands prix d'automne. Le Renaudot ne verse rien, pas plus que le Femina ou l'Interallié, et le Goncourt n'attribue que 10 euros. En revanche, le Médicis accorde 1 000 euros, le prix de Flore 6 150 euros, et le grand prix du roman de l'Académie française est doté de 10 000 euros. L'exemption est surtout intéressante pour le prix Nobel (9 millions de couronnes suédoises, soit 840 800 euros) mais la concurrence est rude pour les auteurs francophones (Patrick Modiano est le dernier récipiendaire, en 2014), ou encore pour le prix Del Duca, doté de 200 000 euros (attribué cette année à Kamel Daoud).
L'autre disposition concerne la possibilité de l'étalement des droits, mesure qui n'est pas attachée aux prix littéraires, mais qui se révèle très intéressante à la suite de l'envolée des ventes que suscitent certains d'entre eux, tout particulièrement le Goncourt et le Renaudot, ou encore le Goncourt des lycéens. Un auteur peut lisser le montant de ses revenus sur trois ou cinq ans, pour éviter d'être dans une tranche d'imposition plus élevée. Mi-octobre, un amendement de Joël Giraud, député La République en marche et rapporteur général du budget, envisageait de remettre cette disposition en cause, de même que l'exonération des dotations, mais le gouvernement l'a contré. Il y aura simplement une évaluation du coût de ces dispositions pour le budget de l'Etat.