A l'occasion de la Fête de la librairie indépendante ou Fête du livre et de la rose, étendue pour la 3e année à la Belgique et programmée le 27 avril, la librairie belge Pax adresse une lettre ouverte à la ministre de la Culture de la fédération Wallonie-Bruxelles, Fadila Laanan, afin de l'
«alerter sur la précarité» du métier et de réclamer
«des mesures concrètes et immédiates : loi sur le prix unique du livre, suppression de la tabelle devenue totalement obsolète depuis l'euro, mise en place de critères de qualité et de proximité pour les adjudications de marchés publics...».
Dans cette lettre, les 3 signataires, libraires de Pax, à savoir Nicolas Javaux, Laure Lemahieu et Catherine Victor, estiment qu'en Belgique
«la librairie est devenue un sport de combat». «Quel libraire belge n'a pas rêvé un jour de passer la frontière, de s'exiler en France pour exercer sa profession dans un pays où des mesures énergiques ont été prises pour protéger le commerce des livres ? Malgré tout cela, pas de Depardieu parmi nous ! Il n'y aura pas d'exode de libraires belges à déplorer.»Saluant la création du label Librairie de qualité, ils s'interrogent sur son intérêt réel
«tant que personne ne s'attaque à la tabelle, cette pratique qui permet à quelques distributeurs belges d'augmenter les prix de certains livres publiés en France lorsqu'ils passent une frontière devenue largement virtuelle dans l'Union européenne. Car, derrière son logo, c'est bel et bien le “libraire de qualité” qui encaisse les coups et paye les coûts d'un système déséquilibré : d'un côté, il subit les regards suspicieux des lecteurs constatant une hausse du prix en Belgique, décidée en dehors de lui, et contre lui, par des distributeurs en situation de monopole ; de l'autre, les clients, à commencer par ceux qui décident de la commande publique, lui enjoignent de participer à une course frénétique à la remise la plus élevée possible».
Mise en ligne sur
le site de la librairie, la lettre sera également publiée le 27 avril dans le journal
La Libre Belgique.