Le top des meilleures ventes accueille un hôte aussi drôle et surprenant qu’indésirable, en la personne d’Adolf Hitler. Il est de retour, de l’allemand Timur Vermes, entre à la 29e place du classement. Déjà fort d’un succès mondial (il a été traduit dans 35 pays), ce roman dépeint le réveil du Führer en 2011 dans un terrain vague de Berlin. D’abord désorienté par les nouveautés du monde moderne (la démocratie, le multiculturalisme, les smartphones), Hitler reprend rapidement du poil de la bête et prépare son retour aux affaires. Il devient un amuseur public fortement médiatisé et recommence à répandre ses idées, qui ont le vent en poupe en ces temps de montée du populisme… Le sujet du livre à lui seul valait bien que la presse en parle. Les Echos, Le Soir, Le Point, L’Express, parmi de nombreux autres titres, ont mentionné l’ouvrage dans leurs colonnes.
Mais le pitch ne fait pas tout. Le succès du livre tient aussi à la critique sociétale que l’auteur parvient à articuler, sans jamais tomber dans la caricature facile de son personnage ni dans le passéisme. Livres Hebdo décrivait ainsi, le 25 avril, le tour de force de Timur Vermes : "Pour oser ce roman à haut risque, satire vitriolée de l’Allemagne et du monde contemporain, sans complaisance aucune, il fallait être […] au-dessus de tout soupçon […]. Il fallait aussi de l’humour, et un sacré talent. C’est le cas."
Françoise Triffaux, éditrice chez Belfond, se dit particulièrement satisfaite de l’accueil d’Il est de retour : "Les réactions des libraires et des forces de vente m’ont fait très plaisir, parce que les gens ont compris ce que j’avais voulu faire en éditant ce livre. Les articles de presse sont très complémentaires aussi." La couverture du roman, au design minimaliste, a aussi contribué à la qualité de la réception du livre : "Elle a été reprise par tous les pays qui ont publié le livre, sauf le Japon."
Après La part de l’autre d’Eric-Emmanuel Schmitt et tant d’autres, Adolf Hitler est à nouveau une star de la littérature. Le succès du livre, selon Françoise Triffaux, s’explique par la modernité de son message : "C’est un livre qui doit faire réfléchir, souligne-t-elle. On est dans une société qui n’est pas radicalement différente de l’Allemagne des années 30."Il est de retour a été tiré à 30 000 exemplaires, dont 15 000 mis en place.