Le dragon du Trocadéro, de Claude Izner, en 14e position du palmarès des poches, est la dernière enquête de Victor Legris, libraire de la rue des Saints-Pères à Paris. La douzième aventure de cette série phare de la collection "Grands détectives" de 10/18 a été tirée à 40 000 exemplaires, tandis que les onze volumes précédents totalisent 800 000 ventes.

Sous le pseudonyme de Claude Izner se cachent deux sœurs, Liliane Korb et Laurence Lefèvre. Longtemps monteuse pour le cinéma, Liliane a rejoint sa sœur, bouquiniste sur les quais de la Seine qu’elle a quittés en 2004. Auteure de deux romans chez Calmann-Lévy (Paris Lézarde en 1977 et Les passants du dimanche en 1979), Laurence Lefèvre exerce toujours. Le duo a écrit un premier livre, qui a conquis l’éditrice Emmanuelle Heurtebize chez 10/18, laquelle leur a commandé une série. D’emblée, elles l’ont voulu fermée, en douze volumes, d’une Exposition universelle (celle de 1889) à l’autre (1900), choisissant la Troisième République, parce qu’elle incarne le progrès - l’électricité, le téléphone, le tout-à-l’égout, les journaux, l’aviation, le cinéma et… la naissance du roman à énigme.

Le dragon du Trocadéro commence lors de l’Exposition universelle de 1900, prétexte à une promenade sur la tour Eiffel, le trottoir roulant, le palais de l’Electricité, le Maréorama, dans une capitale envahie par des touristes et des escrocs. Victor Legris et Joseph, son ex-commis devenu feuilletoniste, enquêtent sur des cadavres retrouvés une flèche empennée de rouge dans le cœur, et tombent sur un bateau fantôme à la mystérieuse cargaison.

Si Paris est un sujet en or, les sœurs Izner, qui s’appuient sur une solide documentation, savent merveilleusement rendre l’époque, l’ambiance, la langue, tout en provoquant un attachement du lecteur à leurs personnages, de Victor, sa femme peintre Tasha, et l’énigmatique Kenji Mori, jusqu’à la concierge et aux habitués de la librairie. Leur succès s’exporte bien. Les aventures du libraire sont aussi appréciées en Angleterre et en Russie, où elles sont parrainées par Boris Akounine. Elles sont aussi traduites en Suède, en Italie, aux Etats-Unis, en Allemagne, et bientôt au Brésil. En attendant, les sœurs Izner travaillent à une autre série, plus courte, dans le plus grand secret.

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