A la veille de l’ouverture de Livre Paris, Flammarion publie, le 14 mars, Lire ! de Bernard Pivot et Cécile Pivot, un texte illustré dans lequel père et fille évoquent leur façon de pratiquer la lecture et l’intimité qu’ils entretiennent avec les livres. Malgré plusieurs sollicitations d’éditeurs, Bernard Pivot avait toujours refusé d’écrire sur son rapport aux livres, lui qui se définit comme un "lecteur professionnel", rétribué pour son activité. "Mais écrire sur ce sujet avec ma seconde fille, qui est une vraie lectrice amateure et passionnée, jonglant entre vies privée, familiale et professionnelle, cela prend tout son sens", estime le critique littéraire. Un plaisir d’autant plus grand qu’il juge "miraculeux" l’amour que voue sa fille à la lecture, elle qui aurait "dû la haïr tant son enfance a été marquée par le va-et-vient des coursiers, livrant non-stop à la maison des livres" dans lesquels l’ancien animateur d’"Apostrophes" pouvait se plonger dix à douze heures d’affilée. Cécile Pivot, journaliste, correctrice - et auteure de Comme d’habitude (Calmann-Lévy, 2017) où elle évoque son rapport avec son fils autiste -, a toujours conçu la lecture comme une chose "extraordinairement naturelle" à laquelle on ne l’a directement jamais encouragée. "Il est vrai que je sentais une forme de respect lorsque, enfant, j’ouvrais un livre, et puis on me laissait tranquille, me pardonnant plus facilement des mauvaises notes ou des bêtises", se souvient-elle. Tout au long de sa vie, cette grande amatrice de littérature a entretenu un rapport "salvateur" à la lecture. Mais aussi, avoue-t-elle, quelque chose de l’ordre de la compétition. "Je sais que c’est étrange, mais je n’aime vraiment pas que l’on lise plus que moi", s’amuse-t-elle. Pauline Leduc