CHARLES NODIER

Piraterie littéraire, emprunt, imitation, etc. Toutes ces choses ne sont pas nouvelles. En 1812, Charles Nodier (1780-1844), érudit romantique, bibliophile et collectionneur de bizarreries éditoriales, publiait Questions de littérature légale, réédité le 16 novembre chez Rivages Poche dans la fameuse "Petite bibliothèque" dirigée par Lidia Breda.

Le sous-titre donne le programme de Nodier : Du plagiat, de la supposition d'auteurs, des supercheries qui ont rapport aux livres. Avec la gourmandise de l'amateur de livres, l'auteur de La fée aux miettes, futur conservateur de la bibliothécaire du comte d'Artois à l'Arsenal, traque le plagiat, c'est-à-dire "l'action de tirer d'un auteur le fonds d'un ouvrage d'invention, de développement d'une notion nouvelle ou encore mal connue, le tour d'une ou de plusieurs pensées". Justement, à propos de pensées, Nodier est d'une sévérité suspecte avec Pascal qui s'est démarqué de Montaigne, ce dernier s'étant largement inspiré de Sénèque. "Toutes réflexions faites, je me crois obligé de reconnaître que le plagiat de Pascal est le plus évident peut-être et le plus manifestement intentionnel dont les fastes de la littérature offrent l'exemple."

Après cette leçon de morale littéraire qui peut aussi grâce à ses nombreux exemples se lire comme un manuel de falsification, le vertueux Nodier publie en 1828 son Examen critique des dictionnaires sans référence aux "notes sur la langue française" d'un certain Eugène Milon. Lequel d'ailleurs ne dira rien. Il était mort en 1811...

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