Perrin a retrouvé sa place de leader dans le secteur de l'histoire, devant Albin Michel, éditeur de Sapiens, et Tallandier. L'éditeur se retrouve aussi leader sur l'histoire en poche avec « Tempus », passée de 60 à 40 titres par an, qui représente 16 % du marché. « C'est une maison d'Histoire dirigée par des historiens, aux fortes personnalités. Les gens qui viennent travailler veulent participer à une aventure », explique Benoît Yvert, qui la dirige depuis dix ans et insiste sur le travail d'équipe. L'historien Christophe Parry, venu de la collection « Bouquins », remplace l'ancien directeur littéraire Nicolas Gras-Payen et seconde Benoît Yvert. Grégoire Arseguel, après le départ de Camille Couture, assure la direction commerciale de Perrin aux côtés de celle de Plon. Pour l'éditorial, le directeur s'appuie sur les éditrices Marguerite de Marcillac, en charge du poche « Tempus » et des beaux livres, et Élodie Vacher, ainsi que sur les éditeurs extérieurs Emmanuel Hecht et Laurent Theis.
« C'était le choix d'Alain Kouck de faire une maison d'histoire et de répondre à la baisse du marché par l'excellence pour le grand public », rappelle Benoît Yvert. La maison est passée de 90 nouveautés par an à 60. « En édition, clame-t-il, il y a deux pièges à éviter, l'endormissement et la dispersion. On bouge tout le temps, on crée des collections. » En 2019, Perrin a lancé Énigmes de l'Histoire de France (30 000 ventes) avec Le Figaro Histoire, et « Vérités et légendes » dirigée par Emmanuel Hecht. Fin 2020, paraîtra « La bibliothèque des illustres », richement illustrée grâce à un partenariat avec la BNF.
Le succès tient à la largeur du spectre couvert par Perrin, du thriller historique avec Jacques Ravenne à des travaux exigeants sur La fin du Moyen Âge, en passant par la biographie de Michel Rocard ou une histoire des Beatles. « La palette est énorme, il y en a pour tous les goûts sur tous les siècles », commente Benoît Yvert. La novatrice Infographie de la seconde guerre mondiale a renouvelé le genre et atteint 40 000 ventes, avec des cessions dans 15 pays.
Benoît Yvert défend enfin un travail de terrain. Il a créé le Club histoire, composé d'une trentaine de libraires qui défendent la maison, cherche les « talents de demain », et réfléchit à des conférences payées et des podcasts. Toujours en équipe.