Les éditions L’arbre qui marche poursuivent leur ambition d’ « améliorer le monde en le racontant ». Lancée en mars 2024, la maison se dote d’une nouvelle collection « Premier voyage », constituée de guides de voyage essentiellement rédigés par des écrivains évoquant leur ville de cœur. Quatre premiers titres rejoindront les rayons des librairies le 20 février prochain et quatre autres paraîtront en mars.
« C’est une collection que nous concevons comme une nouvelle génération de guides de voyage pour ceux qui veulent voir plus et voyager mieux », explique à Livres Hebdo François Saugier, cofondateur de la maison aux côtés d’Éric Karnbauer et de Nadia Krovnikoff.
Villes de cœur
Pour déterminer l’intonation de « Premier voyage », dont les titres se glissent parmi la quinzaine de publications annuelles de la maison, l’éditeur s’est notamment inspiré de sa propre expérience. « Avec ma femme et mes filles, nous avons voyagé durant un an en Amérique latine, en Inde et en Indonésie. Nous avons constaté que s’il est facile de voyager, il est plus difficile de vraiment comprendre ce qui nous entoure », raconte-t-il.
Pour donner de meilleures clés de compréhension aux lecteurs et potentiels voyageurs, l’éditeur a donc sollicité des écrivains familiers de la ville qu’ils ont choisi de raconter. Certains y sont nés, d’autres y ont habité. Tous ont mûri leur attachement et leur rapport à ces lieux intimement explorés, de façon à montrer le plus de choses possibles dans une écriture aussi immersive que captivante.
Plumes chevronnées et âmes voyageuses
« Nous avons fait appel à des romanciers confirmés, souvent couronnés de prix littéraires, soit très connus en France, soit pas encore traduits, mais dont la notoriété est déjà établie dans leur pays d’origine », indique François Saugier. Parmi eux, la Belge Daphné Tamage, autrice du roman Le Retour de Saturne (Stock), qui livre une autofiction de l’agitation intérieure de Bruxelles, ou la slovène multiprimée Brina Svit, qui réconcilie les points de vue autour de sa ville de naissance, Ljubljana.
À leurs côtés, l’Espagnole Anna Pazos, célébrée par El Pais depuis Matar el Narvi (Random House) et dont le guide évoque les interrogations d’une ville sur son avenir, ou encore Emily Itami, finaliste du prix britannique Costa, qui s’amuse dans « Premier voyage » à dépeindre deux Tokyo.
Des titres qui durent
Accompagnés de cinq itinéraires détaillés, d’une carte d’ensemble, d’infographies et d’une bibliographie, les guides — tirés entre 5 000 et 8 000 exemplaires et dont les couvertures colorées ont été réalisées par Sébastien Jenger — constituent une proposition originale, à cheval entre fiction et documentaire. Une première pour la plupart des auteurs conviés à partager le lieu qui leur est cher et que chacun s’est efforcé « de raconter à un lecteur novice comme à un ami proche ».
Touché par la créativité et la sensibilité de ces plumes qui ont su « trouver des dispositifs narratifs, même à partir de leurs points faibles », François Saugier espère désormais que les livres trouveront leur place en librairie et « bénéficieront d’une longue durée de vie ».