LE PÈRE NOËL est vieux et ne connaît pas grand-chose à la chaîne du livre. Bien sûr, il fut un temps lointain où il faisait fabriquer les ouvrages par des lutins scribes et maquettistes, et se chargeait lui-même de la distribution. Mais les choses ont changé : de nos jours, éditeurs et distributeurs ont pris le relais. "Et ce n'est pas plus mal, reconnaît Jean Pichinoty de la librairie La Soupe de l'espace à Hyères. Les plateformes de distribution sont beaucoup plus réactives, et les commandes sont livrées rapidement." Tout juste certains libraires souhaitent-ils que le père Noël donne cette année un petit coup de pouce magique à Hachette, dont les délais de livraison ont un peu dérivé depuis septembre. C'est "ingérable à l'approche des fêtes de fin d'année", regrette Christine Nony, de la librairie jeunesse L'Arbre à lire à Sartrouville, qui refuse depuis le 15 décembre certaines commandes de clients non livrables par coursier.

Dans les autres cas, ses clients auront jusqu'au 22 décembre pour passer leurs commandes et être sûrs d'avoir leur livre sous le sapin. Une jolie performance, qui réduit l'avantage que pourrait trouver le père Noël à miser sur les sites de vente en ligne, qui proposent des services de livraison presque jusqu'à la dernière minute. Au-delà, il ne restera plus que l'option du cadeau virtuel : le livre numérique prend nettement moins de place dans la hotte du père Noël !