Jeune et brillant ingénieur issu de l'école Centrale, Carlos Pérez décroche en 1988 l'emploi de ses rêves dans une firme automobile française dont le logo stylisé évoque, à défaut de losange ou de lion, la tête d'un cheval. Enthousiaste, il gravit très vite les échelons, puis déchante. Alors que la concurrence se durcit, des objectifs de plus en plus intenables, sans cesse remis en cause par les suivants, lui sont assignés par des managers à durée limitée. Tenaillé entre la pression qu'il subit et des équipes de moins en moins motivées, il perd pied jusqu'à être acculé au suicide.
Réalisé à partir de l'enquête de Paul Moreira et Hubert Prolongeau sur la multiplication des suicides chez Renault et France Télécom (Travailler à en mourir, Flammarion 2009),Le travail m'a tuédécrit minutieusement les mécanismes du harcèlement des cadres dans une grande entreprise. Passée le temps de l'exaltation, Carlos Pérez voit son mal-être grandir : déménagement de l'entreprise qui allonge son temps de transport, installation en open space qui l'empêche de se concentrer, chantage à l'augmentation, toujours espérée mais jamais obtenue, moyens revus à la baisse pour des objectifs sans cesse relevés, longues missions dépourvues de sens à l'étranger et alourdissement de sa charge de travail, jusqu'à détruire sa vie de famille. Et derrière tout cela, aucun responsable en particulier. Juste un système si obsédé par son efficience qu'il finit par la perdre avec la motivation, voire la vie de ses salariés.
Le travail m’a tué
Futuropolis
Tirage: 6 500 ex.
Prix: 19 € ; 120 p. en bichro.
ISBN: 9782754824682