Malgré un beau mois de novembre, où pour la première fois depuis six mois l'activité a progressé (+2 %), 2012 ne laissera pas un souvenir impérissable. D'après les premiers témoignages des libraires, l'activité aura été assez molle en décembre, pénalisée, toujours, par la baisse du pouvoir d'achat. En attendant les résultats définitifs, on peut sans grand risque pronostiquer que 2012 se sera soldée, pour la troisième année consécutive, par un recul modéré de l'activité, de l'ordre de 1 à 1,5 %.
Au regard des autres secteurs économiques, on est loin de la catastrophe. Les prix littéraires d'automne ont joué leur rôle de caisse de résonance pour l'ensemble du monde du livre. Ils auront été en tête des achats des fêtes, avec les bandes dessinées, les livres de cuisine, les polars et les poches.
Quand rien ne va plus, le livre demeure une valeur "résiliente" de la consommation, comme le souligne dans ce numéro le président du Syndicat national de l'édition, Vincent Montagne, par ailleurs P-DG du groupe Média-Participations. Mais plus globalement, pour Vincent Montagne, l'évolution des esprits rend aujourd'hui possible l'adaptation du secteur aux bouleversements auxquels il a à faire face, pour une nouvelle marche en avant du livre.
On peut même parier qu'après avoir été bousculé par une année électorale compliquée le secteur va se redéployer en 2013. Le programme de célébrations, d'expositions et des diverses festivités que nous présentons dans le dossier de ce numéro est susceptible de nourrir des créations éditoriales variées, innovantes et séduisantes. Dès ce début d'année, le cinéma remet le livre en avant à partir d'adaptations ambitieuses : on va lire et relire Les misérables, La religieuse, L'écume des jours, Gatsby le magnifique...
Les projets de grande amplitude sont même au rendez-vous, à commencer par L'histoire de France des origines à nos jours, que préparent les Puf pour le prochain Salon du livre.
Sous toutes ses formes, le livre n'a pas fini de nourrir l'actualité.