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Depuis le 8 septembre, une grève au siège de la Société française du livre (SFL) mobilise plus de 80 % des effectifs. Les personnels s’opposent au projet de déménagement de leur site de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) à Wissous (Essonne), à 40 kilomètres de distance, de l’autre côté de Paris, dans l’un des entrepôts de la Fnac, la maison mère. Prévu initialement en octobre mais repoussé à janvier 2016, le projet vise à réduire de 3 000 m2 à 1 000 m2 les locaux de la SFL pour l’adapter à la forte réduction de son activité (17 millions d’euros de CA en 2014) et de sa rentabilité ces dernières années. "L’objectif est d’assurer la pérennité de notre filiale", explique sobrement un porte-parole de la Fnac.

Aucun membre de la direction n’a voulu s’exprimer, au motif que la procédure de consultation du comité d’entreprise de la SFL n’est pas terminée.

Au-delà des problématiques liées à l’éloignement de leur lieu de travail, les salariés de la SFL, eux, s’inquiètent haut et fort de la forte réduction de leurs espaces de travail et de stockage. S’appuyant sur le rapport d’expertise concernant le projet de déménagement, ils dénoncent la forte dégradation de leurs conditions de travail sur leur futur site et, in fine, craignent pour l’avenir de leur société. Créée en 1951 et reprise en 1999 par la Fnac, la SFL a développé, autour de son siège logistique et de sa librairie dans le 12e arrondissement de Paris, une activité de grossiste pour les libraires, de vente aux collectivités et, pour la Fnac, de gestionnaire de flux concernant les petits et moyens éditeurs.

Attribuant les contre-performances de leur entreprise à l’absence d’investissement et à une mauvaise gestion, les représentants du personnel redoutent, avec le déménagement, une nouvelle dégradation dans l’offre de services et, par suite, une accélération du processus de destruction d’activité, notamment avec les clients extérieurs (libraires et collectivités). Appréhendant une logique de recentrage sur la gestion des flux pour la Fnac, ils pointent, en l’absence de massification des commandes, les risques d’éviction progressifs des petits éditeurs.

Mercredi 16 septembre, à l’heure où nous bouclions, une réunion avec le CE de la SFL était prévue pour finaliser la procédure d’information et de consultation.

Clarisse Normand

18.09 2015

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