Pour le seul grand format, un bon Goncourt peut générer un volume d’affaires d’environ une dizaine de millions d’euros, suivant son prix et ses ventes. Sur une hypothèse d’un tarif à 22,50 euros TTC et d’une diffusion à 500 000 exemplaires dans le marché francophone, le total atteindrait 11,25 millions d’euros. Avec un tel tirage, les droits d’auteur sont dans la fourchette haute, de 15 % au minimum du prix hors taxe (HT), soit 1,6 million d’euros. La librairie dans son ensemble se partage quelque 4 millions d’euros, sur une remise moyenne de 38 % HT. La diffusion-distribution, à 18 % de commission, reçoit 1,9 million d’euros. La fabrication (impression + papier) représente 1,1 million d’euros (estimée à 10 %, pour un volume broché). L’éditeur conserve environ 19 % de marge brute sur le prix HT, soit un peu plus de 2 millions d’euros. Et il faut rajouter les 5,5 % de TVA, soit près de 600 000 euros.

Au-delà de cette première phase d’exploitation, il faut ajouter la réédition en poche (10 % du prix de vente HT à partager entre l’éditeur grand format et son auteur, s’il n’a pas d’agent), les cessions à l’étranger, les adaptations.

Avant son couronnement, le roman de Pierre Lemaitre était déjà vendu dans une dizaine de pays, indique Solène Chabanais, responsable des cessions de droits chez Albin Michel, et le Goncourt va au moins doubler le nombre de contrats. L’an dernier, Actes Sud avait signé 7 cessions avant la palme décernée à Jérôme Ferrari (Le sermon sur la chute de Rome), et 18 en tout, rappelle Claire Teeuwissen, chargée des droits étrangers de la maison. Pour Michel Houellebecq, un des auteurs français les plus traduits, chaque titre est diffusé dans 35 à 40 pays, avec ou sans Goncourt, constate Florence Giry, aux droits étrangers chez Flammarion.

Hervé Hugueny

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