Du 26 au 29 janvier. Pour la première fois, Stéphane Beaujean se retrouve seul au poste de directeur artistique du Festival international de la BD, après avoir été du triumvirat qui a exercé la fonction pendant trois ans. "Ce sera une édition de transition", explique-t-il. Ce ne fut en effet pas facile d’accoucher de cette 44e édition de la manifestation avec cinq mois de préparation au lieu de dix (1), avec des subventions perdues ou à la baisse, 90 000 euros de facture pour frais de sécurisation - Vigipirate oblige - et la rémunération des auteurs à assumer. Les équipes ont beaucoup travaillé pour produire autant d’expositions que par le passé. Seul le nombre de débats sera revu à la baisse. Stéphane Beaujean proposera dès cette année des évolutions, notamment en direction de la jeunesse. Et, pour 2018, il promet de remettre le manga "à sa juste place" par rapport à son poids sur le marché. Pour échapper à "la pression de certains éditeurs qui voudraient prendre la direction artistique du festival", il défend "un geste artistique fort", cherche "à ne laisser personne de côté, par un discours pédagogique", et résume d’une formule les enjeux, en récusant toutefois toute forme d’élitisme : "On fait plus Avignon que les Molière…" De fait, le programme de cette 44e édition est toujours aussi riche : une exposition Hermann sur laquelle Stéphane Beaujean a beaucoup travaillé, "Valérian de la case à l’écran", avant l’adaptation en juillet par Luc Besson de Valérian et la cité des mille planètes, "le film français le plus cher de tous les temps", Will Eisner, 150 originaux de Kazuo Kamimura venus spécialement du Japon, les 60 ans de Gaston Lagaffe ou le projet "Knock outsider komiks", avec des artistes mentalement déficients.
Michel Puche
(1) Voir "Angoulême, ton univers impitoyable", LH 1104, du 4.11.2016, p. 16-19.
www.bdangouleme.com