J’ai toujours aimé le mois d’octobre. J’avais juste envie de dire ça. Mais bon, ça fait un peu court. Alors, faut que je trouve quelque chose. Ah oui, ça me rappelle la sortie des films de Jean-Paul Belmondo. Dans mon enfance, c’était son mois, le mois d’octobre. Le Professionnel en 1981, L’As des As en 1982, etc… je grandissais au gré de sa filmographie. Et puis octobre, c’est le temps idéal. Un peu mou, pas trop chaud, pas trop froid. C’est la Suisse de la météo, et j’aime la Suisse en toutes choses. Du coup, je n’aime pas trop septembre. Pas très suisse septembre. En septembre, j’ai laissé passer la rentrée littéraire. C’était un peu compliqué, car j’ai envoyé mon roman aux journalistes pendant l’été. On m’a souvent demandé pendant ce mois : « alors pas trop déçu ? Personne ne parle de toi ! »… et je n’ai cessé de dire : « Mais non ! Mon livre ne sort que le 2 octobre ! ». Ouf, j’étais exempt de l’humiliation, celle du silence de septembre, celle qui plonge tous les auteurs exclus dans le désarroi. En septembre, la belle formule de Karine Tuil est encore plus juste : « Etre écrivain, c’est rechercher son nom sur une liste. » Mais bon, j’avais le corps entre deux chaises. Et cette question me taraudait : « étais-je oui ou non un membre de la rentrée littéraire ? ». Oui, il faut sacrément s’ennuyer pour en arriver là. Alors me voilà ! J’arrive. Le temps passe parfois si lentement que j’ai l’impression d’avoir écrit Nos séparations en 1977. Il faut que je le relise pour pouvoir en parler. À mon avis, c’est encore la même histoire. Il m’arrive parfois de penser qu’un écrivain écrit toujours le même livre, et change juste le titre. Mais bon, j’arrête d’écrire des romans maintenant. Je suis en train de réussir à décrocher. C’était pas facile, je suis en plein sevrage. Heureusement, j’ai trouvé la technique, mon patch : j’écris pour le théâtre. En ce moment ma première pièce se joue. De quoi vivre des choses différentes (on dirait que j’enchaîne les poncifs dans ce blog (c’est un peu un blog de septembre, ça)). Je veux dire, on assiste physiquement à la réaction du public. Et quand les gens rient, car ma pièce est censée être drôle, c’est vraiment une belle sensation. Que je n’ai pas avec mes romans. À moins de me positionner derrière chaque lecteur qui lit. Difficilement réalisable. Et si jamais cela était techniquement possible, je pourrais alors sérieusement m’inquiéter pour la vigueur de mon lectorat. Déjà que je ne le sens pas fort ce lectorat. La femme dépressive de 42 ans a tendance à aller mieux. C’est le seul truc qu’elle a trouvé pour se démarquer de la morosité ambiante. Les vrais dépressifs sont joyeux en cas de crise. Tout n’est toujours qu’une affaire de contexte. _________   Je voudrais juste aussi profiter de ce blog pour vous proposer d’aller sur le site de l’association qui lutte contre le lymphome, le sixième cas de cancer en France : www.francelymphomeespoir.fr . J’ai écrit une nouvelle pour eux, qu’on peut acheter pour soutenir l’association. Vous vous rendez compte de la chance : me lire et en plus faire une bonne action. Quel bonheur celui qui vous attend. Ça sent le mois d’octobre à plein nez.  
17.10 2013

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