De saint François (1181 ou 1182 -1226), Giotto illustre la vie dans une fresque de la basilique d’Assise, consacrée au fondateur de l’ordre des Frères mineurs. Don de son manteau à un mendiant, prêche aux oiseaux, réception des stigmates du Christ… C’est avec le même sens du relief et de la couleur que ceux du peintre du Trecento que Virgil Tanase retrace en mots la vie du Poverello (le "Petit pauvre") canonisé deux ans après sa mort. L’auteur complète le tableau avec l’épisode à Damiette, en Egypte, où, venu avec les croisés, il se rend côté musulman pour engager le dialogue.
Ce nouveau Saint François d’Assise est une synthèse des écrits du saint, des récits hagiographiques de ses contemporains et des études franciscaines. Fils d’un marchand de tissus prospère et d’une noble provençale, Francesco est pétri de la littérature des troubadours et rêve de guerroyer tel un chevalier. L’occasion lui sera donnée quand sa ville natale et Pérouse s’affrontent. Fait prisonnier, il passe une année dans les geôles pérugines ; une fois sorti, c’est la maladie qui s’abat sur lui. De nouveau sur pied, rien n’arrête l’ambition de ce jeune bourgeois ripailleur et assoiffé de gloire, qui accompagne le comte Gentile parti combattre dans les Pouilles. Mais, à Spolète, une vision, la première d’une série, lui fait abandonner les armes - c’est le début de la foi. Il donne tout ce qu’il possède aux pauvres et, devant son père, le riche drapier qui lui en faisait le reproche, se dénude littéralement. L’imitation de l’humilité christique est une radicalisation de l’idéal du chevalier plutôt qu’une conversion soudaine : "La morale chevaleresque et la morale chrétienne se rejoignent pour recommander le mépris absolu de l’argent."S. J. R.